Le controversé médicament pour la perte de poids lorcaserin (ou lorcasérine, nom commercial Belviq, auparavant appelé Lorqess) vient d'être approuvé par la Food and Drug Administration (FDA) américaine. Il est le premier médicament anti-obésité à être autorisé depuis plus de 13 ans. Une demande d'autorisation de mise sur le marché est aussi à l'étude en Europe.
Il s'agit d'un médicament anorexigène (coupe-faim), dont le mode d'action est l'activation d'un récepteur (le récepteur 2C) du neurotransmetteur sérotonine dans le cerveau. Cette activation aiderait à contrôler l'appétit, à manger moins tout en ressentant une satiété. La sérotonine est aussi impliquée dans plusieurs processus de l'organisme, dont l'humeur, le sommeil et la température du corps.
La spécificité du récepteur, a déjà indiqué le fabricant, Arena Pharmaceuticals, permettrait d'éviter les effets secondaires cardiaques observés avec d'autres médicaments pour maigrir ciblant la sérotonine (tels que la fenfluramine (Pondéral) qui a été retirée du marché à la fin des années 1990 en raison de problèmes de valves cardiaques potentiellement mortels) ainsi que de potentiels effets secondaires psychiatriques.
Le médicament est approuvé pour une utilisation en combinaison avec une alimentation réduite en calories et l'exercice chez les adultes obèses (indice de masse corporelle de 30 ou plus, voyez quel est le vôtre) et ceux en surpoids (indice entre 27 et 30) qui présentent aussi une hypertension, un niveau élevé de cholestérol ou un diabète de type 2.
Dans trois essais cliniques totalisant 8.000 participants (qui devaient avoir une alimentation réduite en calories et faire de l'exercice), le Belviq, pris pendant une période pouvant aller jusqu'à un an, a entraîné une perte de poids moyenne de 3 à 3,7% du poids initial comparativement à un placebo, une efficacité jugée très modeste par plusieurs experts. Environ 47% des participants qui ne souffraient pas de diabète de type 2 ont perdu au moins 5% de leur poids comparativement à 23% dans le groupe placebo. (Des résultats à interpréter toutefois à la lumière du fait que dans une étude publiée en 2010, 55 % des personnes prenant le placebo et 45 % de celles prenant le médicament avaient abandonné l'étude avant la fin).
Les effets secondaires les plus courants étaient les maux de tête, les nausées, les étourdissement, la sécheresse buccale, la constipation et la fatigue.
Le même comité consultatif de la FDA qui a recommandé l'autorisation du médicament en mai dernier, s'était prononcé contre en 2010 en raison du développement d'"un certain nombre de types de tumeurs malignes", notamment du cancer du sein, dans les études sur des rongeurs.
Un autre médicament anti-obésité dont la demande d'autorisation est à l'étude par la FDA et par l'EMA européenne est le Qnexa qui est une combinaison de phentermine, un dérivé de l'amphétamine, et de topiramate (noms commerciaux: Topamax, Épitomax), un anti-épileptique (qui était jusqu'à récemment du moins, largement détourné pour la perte de poids en France).
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