Ces classes de médicaments se distinguent par leurs modes d'action :
- l'amélioration de la sensibilité des cellules des muscles et du foie à l’insuline (favorisant leur utilisation du sucre) ;
- la stimulation de la production d’insuline ou l'apport de celle-ci ;
- la diminution de l’absorption des sucres par l’intestin ;
- l'élimination des sucres par l'urine.
En cas de résultats insuffisants, l'insuline injectable peut être prescrite.
Voyez, après la description des différentes classes qui suit, quelles sont les recommandations.
Les médicaments qui améliorent la sensibilité à l'insuline
Ces classes de médicaments agissent en améliorant l'efficacité de l'insuline présente dans le sang.
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La metformine (famille des biguanides)
La metformine est le médicament recommandé comme traitement de première intention par la Haute autorité de santé (HAS) française (févr. 2013).
Le Diabamyl, le Glucophage et le Stagid sont des médicaments appartenant de cette famille.
La metformine améliore l’efficacité de l’insuline, en particulier au niveau des muscles et du foie (qui constituent les réserves de sucre). Elle réduit ainsi le taux de sucre dans le sang et prévient les complications cardiovasculaires.
Lorsqu’elle ne suffit pas à contrôler la glycémie, elle peut être utilisée en association avec un sulfamide hypoglycémiant (qui stimule la production d'insuline), indique la HAS.
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Les glitazones (ou thiazolidinediones)
Ces médicaments sont soit retirés du marché, soit déremboursés ou d'utilisation limitée en raison de leurs effets secondaires. Les glitazones améliorent la sensibilité à l'insuline au niveau des muscles et des tissus adipeux. Elles sont utilisées de préférence en association avec la metformine ou avec les sulfamides hypoglycémiants.
Des médicaments de cette classe sont :
- la pioglitazone (Actos)
- la rosiglitazone (Avandia)
- la rosiglitazone + metformine (Avandamet)
- la pioglitazone + metformine (Competact)
Les médicaments contenant la rosiglitazone, ont été retirés du marché européen en 2010 en raison d'une augmentation des risques cardiaques. Aux États-Unis, leur usage a été fortement restreint. L'Agence du médicament française a annoncé le 9 juin 2011 la suspension d'Actos et Competact, en raison d'un risque accru de cancer de la vessie. L'Europe ayant par la suite maintenu ces deux médicaments sur le marché, ils ont été déremboursés en France à l'automne 2011.
Les médicaments qui stimulent la production d'insuline
Ces médicaments, dits insulinosécréteurs, stimulent la libération d'une plus grande quantité d'insuline par le pancréas.
L’effet indésirable le plus sérieux de ces médicaments est l’hypoglycémie, une baisse excessive de la glycémie provoquée le plus souvent par un apport alimentaire en sucres insuffisant ou par une activité physique inhabituelle, mais aussi par d'autres facteurs. L’hypoglycémie peut se traduire par une perte de connaissance, qui peut se révéler dangereuse dans certaines circonstances comme la conduite ou la baignade.
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Les sulfamides hypoglycémiants
Les sulfamides hypoglycémiants (aussi appelés sulfonylurées) sont prescrits le plus souvent en ajout à des médicaments améliorant la sensibilité à l'insuline (le plus souvent la metformine) lorsque ces derniers sont insuffisants pour contrôler le diabète.
Des médicaments de cette classe sont :
- la carbutamide (Glucidoral)
- la glibenclamide ou glyburide (Daonil, Euglucan, Glibenclamide, Hemi-Daonil, Miglucan)
- la glibornuride (Glutril)
- la gliclazide (Diamicron, Glydium)
- la glipizide (Glibenese, Minidiab, Ozidia)
- la glimépiride (Amarel, Glimépiride)
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Les glinides
Les glinides ont une durée d'action plus courte que celles des sulfamides hypoglycémiants. Ils doivent être pris immédiatement avant le repas.
Novonorm appartient à cette catégorie.
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Les médicaments qui agissent sur les hormones incrétines (GLP-1)
Deux classes de médicaments ayant un effet sur les hormones incrétines GLP-1 (pour Glucagon-like peptide-1) ont été mis sur le marché relativement récemment. Les hormones incrétines sont des hormones gastro-intestinales qui stimulent la sécrétion d’insuline par le pancréas après un repas (lorsque la glycémie est élevée) et diminuent la production de glucose par le foie.
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Les inhibiteurs de l'enzyme DPP-4 (gliptines)
Les gliptines, ou inhibiteurs de l'enzyme DPP-4 (dipeptidylpeptidase-4) sont des médicaments oraux qui augmentent les taux sanguins d'incrétines. Elles sont utilisées de préférence en association avec la metformine, parfois avec les sulfamides hypoglycémiants ou les glitazones.
Des médicaments de cette classe sont :
- l'alogliptine (Vipidia et associée avec la metformine dans Vipdomet, non commercialisés en France)
- la linagliptine (Trajenta, et associée avec la metformine dans Jentadueto - non commercialisés en France)
- la saxagliptine (Onglyza, et associée avec la metformine dans Komboglyze)
- la sitagliptine (Januvia, Xelevia, et associée avec la metformine dans Janumet, Velmetia)
- la vildagliptine (Galvus, et associée avec la metformine dans Eucreas)
La revue Prescrire estime que les médicaments de cette classe devraient être évités. Ils «
sont faiblement hypoglycémiants, sans efficacité clinique démontrée sur les complications du diabète (accidents cardiovasculaires, insuffisances rénales, atteintes neurologiques, etc.), mais apportent surtout des effets indésirables
», indique-t-elle dans son bilan 2022 des médicaments plus dangereux qu'utiles : Six antidiabétiques à éviter selon Prescrire : effets secondaires et alternatives (2022).«
En cas d’effet insuffisant, d’autres options sont à envisager : un traitement avec un sulfamide hypoglycémiant tel que le glibenclamide (Daonil ou autre), une insuline, ou l’ajout à la metformine d’un agoniste des récepteurs du GLP-1 tel que le liraglutide (Victoza) ou le sémaglutide par voie sous-cutanée (Ozempic), ou parfois accepter de viser une HbA1c un peu plus élevée
», conseille la revue. -
Les agonistes des récepteurs du GLP-1
Les analogues du GLP-1 ou agonistes des récepteurs du GLP-1 (Glucagon-like peptide-1) sont des médicaments injectables :
Des médicaments de cette classe sont :
à courte durée (injection 1 ou 2 x par jour) :
- exénatide (Byetta)
- liraglutide (Victoza, Saxenda)
- lixisénatide (Lyxumia)
ou à longue durée d’action (injection hebdomadaire) :
- dulaglutide (Trulicity)
- exénatide à libération prolongée (Byetta)
- sémaglutide (Ozempic, Wegovy)
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Les médicaments qui réduisent l'absorption intestinale des sucres
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Les inhibiteurs d'alpha-glucosidase
Ces médicaments ralentissent l'absorption des sucres par les intestins après les repas. Ils peuvent provoquer des effets indésirables de type digestif comme des gaz, des douleurs abdominales, etc. Ils ne provoquent pas d'hypoglycémie et n'entraînent pas de prise de poids.
Glucor et Médiator (ce dernier a été retiré en 2009 du marché français) appartiennent à cette catégorie.
Les médicaments qui éliminent le glucose dans les urines
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Les inhibiteurs du SGLT2 (les gliflozines)
Le mode d'action de cette classe récente des inhibiteurs du SGLT2 (cotransporteur rénal sodium-glucose de type 2) est de diminuer la glycémie par un effet glycodiurétique : en bloquant la réabsorption du glucose par le rein, le glucose est éliminé dans les urines.
Des médicaments de cette classe sont :
- la dapagliflozine (Forxiga)
- la canagliflozine (Invokana)
- l'empagliflozine (Jardiance)
La dapagliflozine est à éviter, estime la revue Prescrire (2014).
Recommandations et étude comparative
Diabète : quand et quels médicaments utiliser ? (nouvelles recommandations françaises, février 2013)
Metformine comparée aux autres classes : Le choix du 1er médicament antidiabétique influence la nécessité d'en ajouter un 2e
Diabète : la metformine demeure le premier choix selon Prescrire
Mieux connaître vos autres médicaments
Pour plus d'informations sur le diabète, voyez les liens plus bas.
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