Dépressif, Florent-Claude Labrouste, 46 ans, ancien ingénieur agronome, personnage du dernier roman de Michel Houellebecq, « Sérotonine », consulte un médecin et, comme des millions de Français, se fait prescrire un antidépresseur. (Qu'est-ce que la sérotonine ?)

Le Captorix, un antidépresseur de nouvelle génération, est « d'une efficacité surprenante », peut-on lire.

Le Captorix permettrait aux patients « d'intégrer avec une aisance nouvelle les rites majeurs d'une vie normale au sein d'une société évoluée », en « favorisant la libération par exocytose (1) de la sérotonine ».

Ce, sans favoriser, contrairement aux antidépresseurs de la génération précédente, les tendances au suicide ou à l’automutilation, rapporte le narrateur.

« Les effets secondaires indésirables les plus fréquemment observés du Captorix étaient les nausées, la disparition de la libido, l’impuissance... ».

Captorix... pour recapture ?

Les antidépresseurs de loin les plus prescrits appartiennent aux classes des inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) et des inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (IRSNa).

A la différence du Captorix, ces antidépresseurs, ont « peu d'efficacité globale » et des effets indésirables considérables, estimait la revue Prescrire en septembre 2018.

Ils « exposent à l'installation d'une dépendance : l'arrêt du médicament provoque un sevrage pénible, qui conduit beaucoup de personnes à continuer le médicament alors qu'elles ne sont pas ou plus malades. C'est un des facteurs de la surmédicamentation de la vie », peut-on lire.

« L'effet des médicaments commercialisés comme antidépresseurs est souvent attribué à leur action sur certains neurotransmetteurs comme la sérotonine et la noradrénaline. En pratique, on n'observe guère de corrélation entre mécanismes d'action supposés et efficacité clinique », ajoute la revue. « Mais on constate que les profils d'effets indésirables et d'interactions médicamenteuses diffèrent en partie en fonction de ces mécanismes d'action supposés ». (Sur Psychomédia : Antidépresseurs : la théorie sur les faibles niveaux de sérotonine est dépassée selon des chercheurs)

Les antidépresseurs sont généralement reconnus comme étant plus efficaces pour les dépressions sévères que pour les dépressions légères à modérées. (Sur le site de la Haute autorité française de santé : mauvais usage des antidépresseurs)

(Qu'est-ce que la dépression majeure légère, modérée et sévère ? - TEST : Quelle est la sévérité de votre dépression ?)

Pour plus d'informations sur la dépression et sur les antidépresseurs, voyez les liens plus bas.

(1) L’exocytose a lieu quand des vésicules de transport fusionnent avec la membrane d'une cellule et que leur contenu sort dans le milieu extracellulaire.

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