Plusieurs sommités des neurosciences de la santé mentale sont attendues à l'Université de Montréal les 2 et 3 mai pour le Symposium international du Groupe de recherche sur le système nerveux central (GRSNC) intitulé "Neurobiologie de la dépression. Réexamen de l'hypothèse sérotoninergique"
«Nous réexaminerons l'hypothèse sérotoninergique de la dépression, qui a été formulée dans les années 60», précise Laurent Descarries de la Faculté de médecine, principal organisateur de la rencontre avec les professeurs Chawki Benkelfat de l'Université McGill et Paul Albert de l'Université d'Ottawa.
Selon cette hypothèse, la cause première de la dépression serait un déficit en sérotonine cérébrale. Ce neurotransmetteur intervient dans de nombreuses fonctions comme la thermorégulation, le comportement alimentaire, le comportement sexuel, le cycle veille-sommeil et le contrôle de l'humeur. On lui attribue aussi un rôle dans l'anxiété, l'agressivité et l'impulsivité.
Les chercheurs ont postulé que la sérotonine était en cause dans la dépression parce que son niveau, dans le sang des personnes dépressives, est inférieur à la normale. Sa diminution peut aussi entrainer une rechute chez une personne en rémission. La plupart des médicaments antidépresseurs visent donc à augmenter la neurotransmission à sérotonine dans le cerveau.
«Cette hypothèse s'est raffinée avec le temps et aujourd'hui plus personne n'oserait soutenir que le dérèglement d'un seul neurotransmetteur est responsable d'un trouble aussi complexe et global que la dépression, affirme Laurent Descarries. Mais il ne fait presque plus de doute que la sérotonine est concernée, sinon comme déclencheur, du moins comme maillon essentiel de l'enchainement complexe d'évènements moléculaires et cellulaires anormaux dans cette maladie.»
Le symposium ne se limitera pas à la neurobiologie. Il réunit des spécialistes de la recherche fondamentale et de l'intervention clinique issus de diverses disciplines qui vont de la génétique à la psychologie comportementale en passant par la neurologie du cerveau entier.
«Dans toutes ces disciplines, les progrès sont rapides et l'intégration des connaissances pose un véritable défi. La rencontre sera une occasion pour chacun d'enrichir et d'élargir son point de vue», souligne l'organisateur.
Psychomédia avec source:
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