Un jeune sur 20 (un garçon sur 14) reçoit un diagnostic de trouble déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) et une grande proportion se fait prescrire des médicaments antipsychotiques (neuroleptiques), selon une étude ontarienne publiée dans le Canadian Journal of Psychiatry.
Paul Kurdyak de l'Institute for Clinical Evaluative Sciences (ICES) et ses collègues ont analysé les données concernant les jeunes de 1 à 24 ans à traves l'Ontario en 2011.
5,4 % des enfants et des jeunes avaient reçu un diagnostic de TDAH (7,9 % des garçons et 2,7 % des filles) et la majorité d'entre eux (70 %) recevaient des ordonnances pour le traitement du TDAH.
Près de 12 % s'étaient fait prescrire un antipsychotique, une classe de médicament qui n'est pas destinée au traitement de ce trouble. Pourtant très peu de ces jeunes avaient d'autres diagnostics psychiatriques pour lesquels les antipsychotiques sont indiqués.
« Nous ne savons pas pourquoi ces enfants et jeunes atteints de TDAH sont sous antipsychotiques, mais il existe un risque associé à l'exposition précoce à ces médicaments, nous devons donc en savoir plus sur les raisons pour lesquelles ils sont utilisés afin de pouvoir évaluer les bénéfices contre les risques
», dit le chercheur.
« Les médicaments antipsychotiques - tels que Risperdal, Zyprexa et Seroquel - ont été développés pour traiter la schizophrénie. En plus de la schizophrénie, il a été montré que ces médicaments puissants peuvent traiter certains comportements du TDAH, mais pas les symptômes de base d'hyperactivité et d'inattention
», explique le communiqué du ICES.
Ces médicaments sont associés à des risques tels qu'un gain de poids significatif et le développement du diabète. Un jeune sur quatre qui recevait un antipsychotique n'avait aucun autre dossier de diagnostic de santé mentale.
« Nos résultats montrent que les jeunes qui ont un diagnostic de TDAH et reçoivent un antipsychotique sont plus complexes. Ils voient plus de prestataires de soins, ils font plus de visite aux services d'urgence et de santé mentale, ont plus de comorbidités et reçoivent plus de prescriptions
», indique Tanya Hauck, coauteure.
L'étude montre aussi qu'un jeune sur cinq ayant un diagnostic de TDAH avait reçu une prescription d'antidépresseur contre un sur 20 sans TDAH, ajoute Hauck.
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Psychomédia avec source : ICES.
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