L'association française de défense des consommateurs UFC Que Choisir a analysé 10 marques de compléments de levure de riz rouge pour conclure qu'elles sont "au mieux inutiles, au pire dangereuses et dans tous les cas muettes sur les précautions d’emploi et les effets secondaires
".
Pour ce qui est de l'effet sur le cholestérol, "80 % des produits sont bidon, estime l'association. Alors que l’Autorité européenne de sécurité des aliments (AESA), n’autorise à alléguer une baisse du cholestérol qu’au-dessus de 10 mg de monacoline K par jour, 8 produits sur 10 présentaient des teneurs inférieures, l’écart allant de 1,6 mg/j à 5,5 mg/j.
La moyenne de ces produits atteignait à peine le tiers de la dose minimale requise.
Mais au-delà du seuil de 10 mg par jour, "on entre dans l’univers des médicaments nécessitant une prescription
" (1). Pour cette raison, la teneur maximale autorisée dans les compléments alimentaires ne doit pas dépasser ce seuil, selon la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Or, deux produits, Herbal actives et Nat&Form, le dépassaient.
Dans deux autres compléments, la présence de toxines potentiellement dangereuses pour les reins a été détectée.
Aucun des produits analysés n’indiquait correctement les contre-indications, les effets secondaires indésirables ou les interactions qui sont en revanche obligatoires sur les médicaments. Or, il existe notamment des contre-indications pour les femmes enceintes, des interactions possibles avec d’autres anticholestérols et des effets indésirables possibles sur les muscles.
UFC-Que Choisir a saisit la Haute autorité de santé (HAS) et l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) pour qu’elles se prononcent sur l’opportunité de rattacher ces produits à la réglementation des médicaments. Dans l’attente de cet avis, elle demande à la DGCCRF de faire retirer toute référence au cholestérol pour les teneurs inférieures à 10 mg de monacoline K, d'interdire la commercialisation pour les teneurs supérieures à cette valeur, et à l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES) d’examiner en urgence les risques posés par une utilisation de ces produits sans contrôle médical.
(1) Tel que le Mevacor, médicament commercialisé aux Etats-Unis contenant de la monacolineK.
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