Des études ont suggéré que la sérotonine et la vitamine D jouent un rôle dans le développement de l'autisme mais aucun mécanisme de causalité n'avait été établi jusqu'à présent.
Une étude, publiée dans le Journal of the Federation of American Societies for Experimental Biology (Faseb), montre que la sérotonine, l'ocytocine et la vasopressine, trois hormones cérébrales qui influent sur le comportement social lié à l'autisme, sont activées par l'action de la vitamine D sous sa forme hormonale (calcitriol).
Rhonda Patrick et Bruce Ames du Children’s Hospital Oakland Research Institute (CHORI) ont montré que la vitamine D active le gène qui produit l'enzyme tryptophane hydroxylase 2 (TPH2), laquelle convertit le tryptophane, un acide aminé essentiel, en sérotonine dans le cerveau. Ce qui suggère que des niveaux adéquats de vitamine D peuvent être nécessaires pour produire la sérotonine dans le cerveau.
Ils ont aussi constaté que le gène responsable de l'enzyme tryptophane hydroxylase 1 (TPH1) est inhibé par la vitamine D, ce qui freine la production de sérotonine dans l'intestin et d'autres tissus, où elle favorise l'inflammation quand elle est en excès.
Ces mécanismes expliquent plusieurs faits connus, mais non compris, sur l'autisme :
- les niveaux anormalement faibles de sérotonine dans le cerveau et les niveaux élevés dans le sang des enfants autistes;
- la plus grande prévalence de l'autisme chez les garçons que chez les filles: l'œstrogène, une hormone stéroïde semblable à la vitamine D, peut également augmenter les niveaux de sérotonine dans le cerveau des filles;
- la présence d'anticorps auto-immuns au cerveau du fœtus chez les mères d'enfants autistes: la vitamine D régule la production de cellules T régulatrices par la répression de TPH1;
Des gènes codant pour les récepteurs de l'ocytocine et de la vasopressine, deux hormones qui sont également associées à l'autisme, sont également activés par un élément qui répond à la vitamine D.
Les recommandations américaines actuelles sont une concentration sanguine au-dessus de 30 ng/ml de vitamine D, indiquent les chercheurs. Plus de 70% des Américains ont des niveaux inférieurs à ce seuil. Les niveaux adéquats ont chuté au cours des deux dernières décennies, soulignent-ils. Cette chute marquée coïncide avec la hausse des taux d'autisme.
L'étude suggère qu'une intervention nutritionnelle augmentant les apports de vitamine D, de tryptophane (un précurseur de la sérotonine) et d'oméga 3 stimulerait les concentrations de sérotonine dans le cerveau et aiderait à prévenir et éventuellement améliorer certains des symptômes associés aux troubles du spectre de l'autisme, et ce sans effets secondaires, estiment les chercheurs.
La plus grande partie de l'apport en la vitamine D est produite par la peau en réaction à l'exposition aux rayons du soleil.
Il y a peu de vitamine D dans l'alimentation et la fortification (enrichissement) des aliments ainsi que les quantités dans la plupart des multivitamines et des suppléments prénataux sont insuffisants, indiquent les chercheurs. Les compléments de vitamine D sont peu coûteux et offrent une solution simple pour obtenir des niveaux sanguins adéquats. Les niveaux sanguins devraient être mesurés régulièrement chez tout le monde et devraient devenir une procédure standard dans les soins prénataux, estiment-ils.
Psychomédia avec sources: CHORI, Faseb Journal (résumé), Faseb Journal (article).
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