Les résultats d'une analyse des études publiées sur les aliments bio montrent qu'ils sont non seulement moins nocifs mais parfois plus nutritifs. Pourtant cette étude, publiée dans les Annals of Internal Medicine est rapportée fort négativement à l'encontre de ces aliments.
Dena Bravata et Crystal Smith-Spangler de l'Université Stanford ont, avec leurs collègues, analysé 17 études concernant les effets sur la santé des consommateurs et 223 études portant sur les niveaux de nutriments et de produits toxiques dans les aliments.
Leur analyse montre que le risque de retrouver des résidus de pesticides dans des produits bio est 30 % inférieur à celui des aliments classiques (7% comparativement à 38%). Quelques études ont aussi montré des niveaux plus bas de traces de pesticides dans les urines d'enfants consommant des aliments bio.
Les auteurs soulignent que les résidus de pesticides sur les aliments conventionnels restent en deçà des valeurs limites autorisées. Or, ces valeurs sont justement considérées comme beaucoup trop laxistes et mettant la santé des consommateurs en danger par plusieurs organisations environnementales.
Enfin, l'analyse montre que le poulet et le porc bio exposent moins à des bactéries résistantes aux antibiotiques. Ce point constitue une grande motivation des consommateurs de produits bio, estime Christine Bushway, directrice générale de l'organisation Organic Food Association. Mais, souligne l'étude, le risque de contamination par une bactérie de type Escherichia coli n'est pas différent dans les deux groupes d'aliments.
En ce qui concerne les nutriments, les aliments bio présenteraient en moyenne une plus grande teneur en antioxydants (lesquels sont réputés contribuer à la prévention des cancers). Ce qui représente un résultat remarquable car d'autres variables, telles que le degré de maturité, ont une influence plus grande sur cette teneur. Une pêche bien mûre cultivée avec des pesticides peut ainsi facilement contenir plus de vitamines qu'une pêche organique cueillies avant d'être mûre, ce qui est le cas des fruits qui voyagent sur une longue distance.
Enfin quelques études montrent que le lait bio est plus riche en acides gras oméga-3 (tant mieux, mais c'est surtout pour éviter les hormones de croissance utilisées pour stimuler la production de lait que les consommateurs choisiraient le lait bio, commente le New York Times).
Pas de différence toutefois entre les deux catégories d'aliments en ce qui concerne la vitamine D, les protéines et les lipides.
Les auteurs concluent leur étude négativement en soulignant le peu de différence au niveau des nutriments entre les deux catégories d'aliments.
Des défenseurs des produits bio ont réagi en estimant que les auteurs apprécient mal les résultats qu'ils ont mis en évidence, lesquels montrent des avantages nutritionnels aux aliments bio. Mais ils soulignent surtout que la motivation des consommateurs n'est généralement pas que les aliments soient plus nutritifs. Les gens choisissent ces produits parce qu'ils veulent éviter les pesticides, certains engrais, les hormones et les antibiotiques utilisés dans l'agriculture conventionnelle. Et sur ce point, les résultats de l'étude montrent qu'ils ne se trompent pas en achetant bio.
Psychomédia avec sources: Standford University, New York Times. Tous droits réservés.