L'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) a publié, le 2 février, un rapport intitulé Mesures de réduction de l'exposition aux pesticides dans les aliments.
Il n’est possible de réaliser qu’un bilan sommaire du niveau d'exposition aux pesticides dans les aliments aux Québec, indique le rapport. Les données du programme de surveillance fédéral de l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) ne sont plus publiées depuis 2005 alors que seules quelques données présentées dans des colloques sont disponibles du côté du programme du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ).
À la lumière des données disponibles, quelque 20 % des aliments consommés contiennent des traces de pesticides et 1 % dépassent les normes de Santé Canada. Toutefois, indique Onil Samuel, conseiller scientifique à INSPQ dont les propos sont rapportés par Cyberpresse, il arrive que plusieurs pesticides différents soient détectés dans une même denrée alors que «les normes sont pour un produit à la fois».
Les actions visant à limiter les résidus de pesticides interviennent au niveau des normes et de leur surveillance ou des pratiques agricoles.
Pour ce qui est des normes, le Canada se compare bien aux autres pays industrialisés. Mais en matière de surveillance, les données recueillies ne permettent pas de faire un portrait global de l’exposition de la population.
En ce qui concerne les pratiques agricoles, si les programmes d’enseignement professionnels et techniques font une place à l’acquisition des connaissances en matière de gestion sécuritaire des pesticides, les cours portant sur cette thématique ne sont pas obligatoires dans les programmes universitaires de formation des agronomes.
La promotion de l’agriculture biologique (qui ne représente que 2% de l’agriculture au Québec) et certains outils comme la gestion intégrée des ennemis des cultures seraient bénéfiques. Le Québec a développé des outils d’aide à la décision afin de favoriser le choix de pesticides à moindre risque pour répondre à des problématiques phytosanitaires particulières. Des outils comme SAgE pesticides et l’indicateur de risque des pesticides du Québec (IRPeQ) permettraient de limiter la présence des pesticides plus toxiques dans les aliments, mais des efforts devraient être consacrés à leur intégration dans les pratiques agricoles courantes. Les services-conseils, qui assurent maintenant en partie un service d’expertise autrefois fournis par le MAPAQ, devraient être soutenus.
Contrairement à la croyance populaire, rapportait le Devoir en 2007, des analyses en laboratoire effectuées par le MAPAQ et l'ACIA, montraient que les fruits et légumes cultivés au Québec n'étaient pas moins contaminés par les produits agrochimiques que ceux importés de l'étranger. Près de 33 % des produits frais du Québec révélaient la présence de pesticides. De ce nombre, 1,5 % avaient des concentrations dépassant les normes. A échantillonnage égal, les fruits et légumes importés de plusieurs pays se révélaient moins contaminés.
Psychomédia avec sources:
INSPQ, Cyberpresse
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