Une étude française publiée dans la revue Frontiers in psychiatry suggère une efficacité du baclofène (Lioresal et ses génériques Aguettant, Whinthrop…) à long terme dans le traitement de l'alcoolisme.
Jusqu'à présent, l'efficacité du médicament, qui est un relaxant musculaire de plus en plus utilisé dans le traitement de l'alcoolisme, n'avait été démontrée qu'à court et moyen termes, jusqu'à un an après le début du traitement.
Renaud de Beaurepaire (Groupe hospitalier Paul-Giraud à Villejuif, Val-de-Marne) et ses collègues ont mené cette étude avec 100 personnes fortement dépendantes à l'alcool et résistantes aux traitements habituels. Celles-ci ont suivi un traitement au baclofène avec des doses croissantes sans limite supérieure (qui pouvaient aller jusqu'à 330 mg par jour).
La proportion des participants devenus totalement abstinents ou ayant atteint une consommation normale selon les normes de Organisation mondiale de la santé (OMS) était d'environ de 50% aux évaluations effectuées à trois mois, six mois, un an et deux ans. (La recommandation de l'OMS est de ne pas dépasser 21 verres par semaines pour les hommes et 14 pour les femmes).
Une certaines proportion de participants ont très significativement diminué leur consommation sans atteindre la consommation normale. La proportion totale des personnes qui a connu une amélioration significative a été de 84% à trois mois, 70% à six mois, 63% à un an et 62% à deux ans.
Notons qu'une limite de cette étude est qu'il s'agit d'une étude d'observation sans comparaison avec un groupe témoin qui est la norme pour démontrer une efficacité.
Le chercheur rapporte des effets secondaires bénins mais nombreux et gênants (somnolence, fatigue, vertiges, nausées…).
En avril dernier, l'Afssaps a publié une mise à jour de ses informations sur le baclofène dans laquelle elle mentionnait les effets secondaires indésirables potentiels dont certains effets graves.
Deux études actuellement en cours, qui comparent l'efficacité du baclofène à un placebo, pourraient éventuellement mener au dépôt d'une demande d'autorisation (AMM) du médicament pour le traitement de l'alcoolo-dépendance (alcoolisme).
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