Un reportage du Figaro du 17 février rapporte des usages inquiétants, par leur dangerosité et leur violence, des téléphones portables et de l'internet par les jeunes.
"À proximité d'un grand lycée de Rochefort-sur-Mer, en Charente-Maritime, la voie de TGV a donné aux élèves de l'établissement l'idée d'un jeu aussi dangereux que stupide.
Les enseignants font aussi les frais de ces nouvelles technologies. "Le grand jeu, c'est de pousser à bout un enseignant, de le filmer en train de craquer et ensuite de diffuser le film sur un blog ou de le montrer au proviseur, raconte Véronique Le Divellec. Du coup, on est toujours sur nos gardes."
L'image de l'enseignant est ainsi mise à mal au travers de blogs, mais également l'image de certains élèves qui se retrouvent sur les blogs avec des commentaires violents. « Une élève a fait une dépression car son petit ami avait fait circuler dans tout l'établissement une image d'elle dénudée », déplore une enseignante. (...)
Plus graves, les scènes de violence filmée, appelées happy slapping (littéralement «joyeuses baffes»), ne sont pas rares. Véhiculant la violence, le téléphone portable est souvent dénoncé comme un accessoire des jeux dangereux qui se déroulent dans les cours de récréation. Magali Duwels, présidente de l'association SOS Benjamin qui lutte contre les violences à l'école, évoque plus de 208 décès d'enfants depuis la création de l'association en 1998 à la suite de jeux dangereux. Parmi eux, le jeu de l'anniversaire, qui consiste à rouer de coups et à filmer pendant toute la journée un camarade d'école le jour de son anniversaire... « Un jeune s'est retrouvé la semaine dernière dans le coma dans le Rhône à la suite d'une telle persécution », raconte-t-elle."
Selon une enquête de l'Observatoire sociétal du téléphone mobile et TNS Sofres d'août 2006, 80 % des 12-17 ans utiliseraient un téléphone mobile. Un pourcentage qui grimpe à 89 % pour les plus âgés d'entre eux, les 15-17 ans.
Le Figaro nous apprend également que le projet de loi sur la prévention de la délinquance qui vient juste d'être voté s'est vu inclure un amendement anti-happy slapping qui prévoit l'incrimination de celui qui filme ou diffuse un acte de violence pour complicité.
Source: Le Figaro, 17 février 2007
Pour vous exprimer sur ce sujet, visitez notre FORUM Actualité