"Le phénomène des "tireurs fous" paraît prendre une ampleur considérable au cours des deux dernières décennies, faisant un nombre croissant de victimes à travers le monde. Le Québec n’échappe pas à cette tendance.

(...) Lorsqu'on pense aux victimes de tueries, on se réfère ordinairement à celles qui n'ont pas survécu et à leur famille immédiate. Les personnes blessées sont aussi mentionnées, mais uniquement pour une courte période suivant l’événement. Par la suite, à mesure que le temps passe, ceux et celles qui ont été blessés ou seulement témoins de la tragédie, qui y ont donc survécu, tombent dans l'oubli.

Or, ces victimes et témoins vivent avec des contrecoups physiques et psychologiques souvent intolérables. Quelques-unes de ces séquelles disparaîtront ou, du moins, diminueront après un certain temps, alors que d’autres perdureront durant des jours, des mois, des années, voire jusqu'à la fin de la vie des personnes. D’ailleurs certains choisiront de mettre un terme à leur souffrance en s’enlevant la vie, incapables d’en endurer davantage ou plus longtemps. En effet, quelques suicides ont été rapportés parmi les étudiants présents au moment de la fusillade de Polytechnique. Au moins deux d'entre eux ont laissé une note confirmant que la détresse provoquée par l'événement de Polytechnique était la cause de leur suicide.

Enfin, il faut noter que les conséquences découlant d’événements traumatiques n’apparaissent pas nécessairement immédiatement au moment ou dans les premiers temps suivant ceux-ci. Il arrive qu’elles surgissent quelques jours ou mois, voire quelques années plus tard."

La recherche suivante décrit, neuf ans plus tard, les conséquences (physiques, psychologiques, sociales, existentielles et financières) à court, moyen et long terme pour les victimes et témoins de la tuerie de l'École Polytechnique de l’Université de Montréal en 1989 dans laquelle plusieurs jeunes femmes avaient perdu la vie.

Source:
Geneviève Parent & Marie-Marthe Cousineau, Conséquences à long terme d'une tuerie : le cas de Polytechnique, neuf ans plus tard

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