Les gens ayant un diagnostic d'alcoolisme connaissent bien les ravages de cette maladie. Alors pourquoi continuent-ils, même après une période paisible d'abstinence?
"Ce n'est peut-être pas seulement que les gens sont esclaves de leur plaisir, mais qu'ils ont des problèmes de pensée dans les prises de décision", montre Charlotte Boettiger, chercheure en psychologie à l'Université de Caroline du Nord (États-Unis) dans une recherche publiée dans le Journal of Neuroscience.
L'activité cérébrale de 19 volontaires, dont 9 ayant un diagnostic de dépendance à l'alcool et étant abstinents, a été analysée alors qu'ils participaient à une situation expérimentale où ils devaient choisir entre un montant d'argent immédiat ou un montant supérieur plus tard. L'expérience visait à mesurer la pensée rationnelle et l'impulsivité.
Les alcooliques en période de sobriété choisissaient de prendre le montant d'argent immédiat trois fois plus souvent que le groupe de comparaison, reflétant un comportement plus impulsif. Ce choix correspondait à une activité réduite dans le cortex frontal orbital. Cette région du cerveau est responsable de la capacité de retenir une action (capacité d'inhibition).
D'autres régions comme le cortex préfrontal dorsal et le cortex pariétal étaient au contraire plus actives chez les gens faisant le choix plus impulsif.
L'étude a aussi montré qu'une variation d'un gène, le COMT, qui contrôle le niveau du neurotransmetteur dopamine dans le cortex était associée à une tendance à prendre des décisions impulsives et à des différences de niveaux d'activité dans certaines régions du cerveau durant la prise de décision.
Les médicaments actuellement utilisés pour les addictions sont d'une efficacité relative; plusieurs imitent la substance addictive pour aider au sevrage ou bloquent la substance pour prévenir son effet.
Cette étude suggère que des médicaments qui augmentent les niveaux de dopamine tels que ceux utilisés pour traiter la maladie de Parkinson et la maladie d'Alzheimer à un stade précoce ainsi que la thérapie cognitive pour améliorer les fonctions exécutives pourraient traiter efficacement certaines personnes souffrant d'addiction, selon les auteurs.
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