Une récente recherche remet en cause la croyance selon laquelle les problèmes de santé mentale vont souvent de pair avec l'abus de drogue ou d'alcool parce que les gens chercheraient à s'auto-médicamenter.
La recherche, publiée dans la revue Behavioral Neuroscience, montre que les troubles mentaux et les problèmes d'addictions
Un double diagnostic de maladie mentale et d'abus de substance est fréquent et plus difficile à traiter.
Les problèmes d'addiction, que ce soit à la nicotine, à l'alcool et aux drogues, sont fréquemment présents chez les gens souffrant de maladies mentales telles que les troubles anxieux, la dépression unipolaire (majeure) ou bipolaire, la schizophrénie, le troubles de la personnalité borderline et les autres troubles de la personnalité.
Selon certains rapports cliniques, affirme Andrew Chambers, auteur de la recherche, au moins la moitié des gens cherchant de l'aide pour une addiction ou une maladie mentale a un double diagnostic.
Des données épidémiologiques indiquent que de 2 à 5 personnes anxieuses ou déprimées sur 10 ont un double diagnostic, et de 4 à 8 personnes sur 10 souffrant d'une schizophrénie, d'un trouble bipolaire ou de personnalité antisociale souffrent aussi d'un type d'addiction.
Chambers et ses collègues de l'Université d'Indiana ont mené des expérimentations avec des rats pour vérifier le rôle de l'amygdale.
Les rats dont l'amygdale était endommagée par chirurgie à la naissance présentaient des comportements relatifs à la peur différents des autres: ils ne montraient pas autant de prudence, bougeaient davantage en réponse à la nouveauté, avaient moins peur dans un labyrinthe élevé et continuaient à socialiser malgré l'odeur d'un prédateur.
Et, chose importante, ils étaient plus sensibles à la cocaïne et au processus addictif.
Les chercheurs concluent que la plus grande vulnérabilité de quelqu'un vis-à-vis l'addiction est une meilleure explication au double diagnostic que l'effet des drogues sur les symptômes des maladies mentales.
Qu'est-ce qui peut endommager le développement de l'amygdale? Outre les rares cas de blessures cérébrales, l'auteur fait l'hypothèse que des interactions complexes entre des facteurs génétiques et environnementaux changent les façons dont l'amygdale fonctionne et est connectée avec le reste du cerveau durant l'enfance et l'adolescence.
Par exemple, dit-il, "des traumatismes précoces, de pair avec un certain background génétique peuvent altérer le développement précoce des réseaux neuronaux intrinsèques à l'amygdale, résultant en une cascade d'effets sur le cerveau et de changements fonctionnels qui amènent à l'âge adulte à un double diagnostic".
Source: Eurekalert
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