Le risque de devenir fumeur chez les jeunes adultes n'ayant jamais fumé auparavant est élevé, selon une étude québécoise publiée dans le Journal of Adolescent Health.
Plusieurs études suggèrent, rapportent les chercheurs, que l'industrie du tabac redouble d'efforts pour atteindre cette tranche d'âge. Aux États-Unis, une augmentation de 50 % du nombre de jeunes adultes qui sont devenus fumeurs après leurs études secondaires est rapportée.
Jennifer O'Loughlin de l'École de santé publique de l'Université de Montréal (ESPUM) et ses collègues ont analysé les données d'une étude débutée en 1999 dans la grande région de Montréal à laquelle ont participé près de 1300 jeunes de 12 à 24 ans.
75 % d'entre eux ont fait l'essai du tabac. Ils ont commencé à fumer avant l'école secondaire (44 % des cas), pendant leur secondaire (43 %) ou dans les six années suivantes (14 %). Tous n'ont toutefois pas continué à fumer par la suite.
Parmi les fumeurs «tardifs», ayant débuté entre 18 et 24 ans, trois facteurs étaient liés à un risque plus élevé : l'impulsivité, de mauvais résultats scolaires et la consommation d'alcool.
Il est possible, dit la chercheuse, qu'on laisse l'impulsivité s'exprimer plus librement une fois devenu adulte. "On peut postuler que les parents d'enfants impulsifs exercent un contrôle plus serré qui protège les jeunes de comportements pouvant mener au tabagisme et que cette protection s'amenuise avec le temps
", mentionne-t-elle.
En ce qui concerne les difficultés scolaires, elles sont associées au décrochage scolaire et à la recherche emploi dans des milieux de travail où le tabagisme est plus élevé, note-t-elle.
Enfin, les jeunes adultes sont plus susceptibles de fréquenter des lieux où ils peuvent consommer de l'alcool. "Comme la consommation d'alcool réduit l'inhibition et la maitrise de soi, elle représente le plus important facteur quant au risque de commencer à fumer
".
Les campagnes de prévention visent principalement les jeunes adolescents. Cette étude suggère qu'il serait pertinent de s'attaquer aussi à la prévention chez les jeunes adultes, d'autant plus que les campagnes des compagnies de tabac les ciblent plus particulièrement, conclut la chercheuse.
"Si l'on parvient à prévenir l'usage du tabac chez les jeunes adultes, les probabilités qu'ils ne deviennent jamais fumeurs sont très fortes
", souligne-t-elle.
Psychomédia avec sources: Université de Montréal. Tous droits réservés