La revue scientifique américaine Science (1) a publié jeudi une rétractation de la fameuse étude de 2009 qui avait montré un lien entre le syndrome de fatigue chronique et la présence du rétrovirus XMRV (xenotropic murine leukemia virus related virus), indiquant que ces résultats étaient erronés.
Cette rétractation survient après une longue saga dont Psychomédia a régulièrement fait écho. Les auteurs n'étaient pas tous en accord avec les termes de la rétractation.
Cette étude, menée Judy Mikovits du Whittemore Peterson Institute, indiquait que le virus était fréquemment présent dans le sang de personnes atteintes de ce syndrome.
Plusieurs laboratoires, indique la revue, y compris celui dans lequel ont travaillé les auteurs de l'étude, n'ont pas pu répliquer ces résultats. Des analyses publiées plus tôt cette année avaient conclu que les résultats indiquant un lien entre la maladie et le virus seraient probablement attribuables à une contamination en laboratoire.
Ces travaux avaient suscité un grand espoir qu'une cause au syndrome ait enfin été identifiée. Certaines personnes avaient commencé à prendre des médicaments antirétroviraux normalement utilisés pour traiter le HIV/sida. Le lien apportait également une preuve que la maladie a une origine organique plutôt que psychologique comme il est trop souvent présumé.
Judy Mikovits poursuit toujours une étude, parrainée par les National Institutes of Health et dirigée par W. Ian Lipkin de l'Université Columbia, afin de vérifier l'existence du lien. Elle dit demeurée confiante que le virus est impliqué dans la maladie et croit que la rétractation aurait dû attendre les résultats de cette nouvelle étude prévus pour mars. Des résultats considèrent-elle qui seront définitifs, qu'ils soient positifs ou négatifs.
(1) Publiée par l'American Association for the Advancement of Science
Psychomédia avec source: New York Times. Tous droits réservés.