Les adolescents ayant souffert d'abus ou de violences dans l'enfance présentent des altérations au niveau de la matière blanche du cerveau, selon une étude américaine publiée dans la revue Neuropsychopharmacology du groupe Nature. Ces altérations sont non seulement liées à la maltraitance mais également au développement subséquent de troubles psychiatriques.
La matière blanche est constituée des fibres nerveuses qui ont pour fonction la transmission des informations entre différentes régions du cerveau.
Au début de l'étude, les adolescents exposés à la maltraitance présentaient des perturbations de la matière blanche dans certaines régions du cerveau telles que l’hippocampe comparativement aux participants témoins.
Hao Huang de l'Université du Texas et Uma Rao du Meharry Medical College ont comparé, au moyen de l'imagerie par résonance magnétique DTI (diffusion tensor imaging), les faisceaux de matière blanche chez 19 adolescents ayant subi de la maltraitance dans l'enfance (victimes d'abus physique et/ou sexuel ou témoins de violence domestique) durant l’enfance sans antécédents de troubles psychiatriques et de 13 adolescents n'ayant pas été maltraités et sans antécédents de troubles psychiatriques. Ils ont été suivis à intervalles de 6 mois durant 5 ans.
Un lien entre ces perturbations et le développement d'une dépression majeure ou d'une toxicomanie a également été constatée lors du suivi de 5 ans, suggérant que ces perturbationspeuvent être associées à une vulnérabilité accrue aux troubles mentaux.
Ces changements cérébraux sont attribués notamment à une perturbation des niveaux hormonaux.
Plusieurs études ont suggéré des effets biologiques persistants de la maltraitance, par exemples le vieillissement cellulaire et la modification d'un gène lié à la réponse au stress.
Une étude publiée en 2011 montrait que les personnes ayant subi des traumatismes relationnels dans l'enfance étaient plus susceptibles de développer une dépression en réaction à des stress interpersonnels plus tard dans la vie.
Psychomédia avec source: Live Science. Tous droits réservés.