L'analyse des tissus cérébraux d'adultes qui se sont suicidés a montré des changements génétiques chez les personnes ayant souffert d'abus à un âge précoce. Ces changements affectent la production d'un récepteur impliqué dans la réponse au stress. Cette étude suggère que les expériences de l'enfance, alors que le cerveau se développe, peuvent avoir un impact à long terme sur la façon dont une personne répond aux situations stressantes.
Douglas Gustavo Turecki, Michael Meaney et leurs collègues de l'Université McGill (Montréal, Canada) ont étudié le gène (NR3C1) contrôlant le récepteur des glucocorticoïdes (qui jouent un rôle dans la régulation du stress) chez 12 hommes victimes de suicide avec des antécédents d'abus dans l'enfance, 12 hommes victimes de suicide sans antécédents d'abus et 12 hommes qui ne s'étaient pas suicidés.
Ils ont observé des marques chimiques qui réduisaient l'activité du gène chez ceux qui avaient subi de l'abus et découvert que cette activité réduite était liée à un nombre réduit de récepteurs.
Les interactions entre l'environnement (l'expérience) et l'ADN (les gènes) (1) jouent ainsi un rôle important dans la capacité de résistance au stress. Cette modification de l'activité génétique peut amener une personne à être dans un état constant de stress disposant à la dépression, l'anxiété et possiblement même au suicide.
Les chercheurs croient que ces changements biochimiques peuvent aussi survenir en réponse à des traumatismes plus tard dans la vie. Il est également possible, considèrent-ils, que ces changements puissent être réversibles.
(1) L'influence de l'environnement (ou de l'expérience) dans le fonctionnement (ou "l'expression") des gènes est dite "épigénétique".
Psychomédia avec source: Science Daily
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