Les effets dommageables d’un infarctus du myocarde ne se limiteraient pas au cœur mais toucheraient aussi le cerveau, montre une étude canadienne publiée dans la revue Sleep. Un infarctus provoque la mort de cellules nerveuses au niveau du tronc cérébral, engendrant des troubles d’insomnie et perturbant particulièrement le sommeil paradoxal.
L’insomnie depuis longtemps observée à la suite d’un infarctus était jusqu'à présent plutôt attribuée au stress provoqué par la crise cardiaque.
Les chercheurs Roger Godbout, Guy Rousseau et Thierno Madjou Bah de l'Université de Montréal ont constaté que dans les deux semaines qui suivent un infarctus, les périodes de sommeil paradoxal sont moins fréquentes et de moins longue durée, et que les neurones (cellules nerveuses) cholinergiques du tronc cérébral qui contrôlent le sommeil paradoxal, sont en moins grand nombre, ceci dû à un phénomène d’autodestruction des cellules appelé apoptose.
Une étude précédente de la même équipe avait montré que l’infarctus du myocarde affectait le système limbique, une zone du cerveau impliquée dans l’humeur, ce qui contribuerait à la dépression souvent observée après une crise cardiaque.
La présente étude montre que l’infarctus est aussi associé à la libération de facteurs qui favorisent l’inflammation des tissus, y compris le cerveau, et en particulier des régions qui contrôlent le sommeil, notamment la phase du sommeil paradoxal. Cette phase du sommeil a notamment comme fonction d’activer les régions du cerveau responsables d’intégrer les émotions. Si elle est affectée, le risque de dépression se trouve accru, indique le professeur Godbout.
Un mauvais sommeil est un facteur de risque pour les maladies cardiovasculaires. Comme il peut nuire à la rémission suite à un infarctus, le risque de complications et de récidive s’accroît et un cercle vicieux peut s’installer. Cette étude, montre l’importance d’intervenir rapidement, dès les jours qui suivent l’infarctus, et avant même l’apparition des premiers signes d’insomnie et la dépression, dit le chercheur.
Psychomédia avec source:
Université de Montréal (Synapse)
Tous droits réservés