"800 000 ménages sont en situation d’insécurité alimentaire au Canada
, dit-il. "Le Canada est un pays riche, qui pourtant échoue à adapter les niveaux de ses allocations d’aide sociale et son salaire minimum à l’augmentation des prix des produits de première nécessité, tels que l’alimentation et le logement. Les banques alimentaires qui dépendent de la charité ne sont pas une solution : elles sont le symptôme de filets de sécurité sociale défaillants que le gouvernement doit aborder
", peut-on lire dans un communiqué sur le site internet permettant de suivre les activités du rapporteur.
Dans certaines communautés autochtones, "jusqu'à 85 % des résidents dépendent de l'aide gouvernementale pour ne pas sombrer dans insécurité alimentaire
".
"Ces taux d’insécurité alimentaire sont inacceptables, et il est temps que le Canada adopte une stratégie nationale en matière de droit à l’alimentation
", a-t-il déclaré. "Ces programmes ne coûtent pas si cher que cela compte tenu de la marge fiscale dont dispose le pays. Et puisqu'il a pu, dans les dernières années, redistribuer aux riches, peut-être qu'il peut maintenant redistribuer aux pauvres
".
Il "s'est dit encouragé par plusieurs initiatives locales et provinciales qui cherchent à reconstruire des systèmes alimentaires locaux, et à assurer des revenus adéquats aux agriculteurs tout en garantissant l’accès des consommateurs à des aliments frais et nourrissants. Il a toutefois remarqué que ces initiatives n’étaient pas suffisamment soutenues au niveau fédéral et qu’elles étaient actuellement menacées
", indique le communiqué.
Les ministres du gouvernement Harper ont refusé de rencontrer M. De Schutter dans les premiers jours de son voyage. Il a finalement rencontré la ministre de la Santé, Léona Aglukkaq, mercredi matin. Cette dernière a estimé que le rapporteur était "mal informé
" et "condescendant
". Le ministre de l'Immigration, Jason Kenney, estime de son côté que l'ONU aurait mieux utilisé ses maigres ressources pour envoyer M. De Schutter dans un pays qui connaît réellement la faim.
Dans le cadre de cette visite, le rapporteur a également rencontré une quinzaine d’organismes québécois pour discuter des politiques agroalimentaires québécoises.
Le Canada est le premier pays du G8 à être visité par le rapporteur spécial, ce qui constitue un embarras international selon l'opposition. Les pays qui ont été visités dans le passé sont habituellement des pays en développement.
Communiqué sur le site du Rapporteur Spécial : Canada : une stratégie alimentaire nationale peut éradiquer la faim au pays de l’abondance.
Psychomédia avec sources: Radio-Canada, Canoe, La Presse. Tous droits réservés.