Une étude, publiée dans la revue britannique Drug and Therapeutics Bulletin (DTB), met en doute l'efficacité et l'innocuité du médicament Intrinsa, un timbre à la testostérone contre la baisse de désir sexuel chez les femmes ménopausées précocement suite à une intervention chirurgicale.
Intrinsa, de Procter et Gamble Pharmaceuticals, est disponible sur ordonnance depuis février 2007 en France. Il est autorisé pour le traitement de la baisse de désir sexuel (ou "désir sexuel hypoactif") chez les femmes ménopausées à la suite de l'ablation de l'utérus et des ovaires qui prennent aussi un traitement hormonal aux œstrogènes.
Par ailleurs, le fait qu'un nombre relativement élevé de femmes qui avaient reçu un placebo plutôt que le médicament ont vu leur libido s'améliorer suggère qu'un faible niveau de testostérone n'était peut-être pas la cause du problème (ce qui serait également vrai du groupe ayant reçu le médicament). Un autre point est que certaines femmes avaient eu jusqu'à trois relations sexuelles dans le mois précédent l'essai, ce qui amène à se questionner sur leur diagnostic de faible désir sexuel. Finalement, les essais cliniques n'étant que d'une durée de six mois, les effets à long terme ne sont pas vérifiés.
Les chercheurs considèrent donc que ni l'efficacité ni l'innocuité du médicament ne sont correctement démontrées. Compte tenu également des effets secondaires indésirables, ils concluent qu'ils ne peuvent recommander son usage.
Les effets secondaires les plus fréquents sont cutanés (démangeaisons, rougeurs modérées) aux points d'application des timbres. D'autre effets, plus sérieux, sont l'acné, un excès de poils, une perte de cheveux, une modification de la voix, un gain de poids, des migraines et l'insomnie.
Psychomédia avec source:BBC