Une étude, publiée dans la revue Nature, a démontré pour la première fois une cause biologique pour la schizophrénie.
Les chercheurs ont montré que le risque d'une personne est accru si elle hérite de variantes spécifiques dans un gène lié à « l'élagage synaptique », qui est l'élimination des synapses (connexions) les moins efficaces entre les neurones.
L'élagage synaptique étant particulièrement actif dans le cortex préfrontal au cours de l'adolescence, l'étude aide à expliquer pourquoi la maladie apparaît le plus fréquemment à l'adolescence ou au début de l'âge adulte et pourquoi le cortex préfrontal chez les personnes atteintes de la maladie est plus mince.
L'étude, menée par Steven McCarroll et ses collègues de l'Université Harvard et du Boston Children’s Hospital, est basée sur l'analyse du génome de près de 65 000 personnes, l'examen d'échantillons de cerveaux post-mortem de centaines de personnes et l'utilisation d'un modèle animal pour démontrer le rôle d'une protéine du système immunitaire liée aux variantes génétiques étudiées joue un rôle auparavant insoupçonné dans le développement du cerveau.
Le gène appelé composant 4 du complément (C4) joue un rôle bien connu dans le système immunitaire. La nouvelle étude montre qu'il joue aussi un rôle important dans le développement du cerveau et le risque de schizophrénie.
Cette nouvelle compréhension ouvre la voie à de futures stratégies thérapeutiques dirigées vers les racines de la maladie contrairement aux médicaments actuels, soulignent les chercheurs. Ils espèrent aussi qu'elle conduira à la découverte de biomarqueurs qui pourraient aider à clarifier le pronostic chez les personnes qui sont identifiées comme étant particulièrement à risque.
(1) Beth Stevens, Michael Carroll et Aswin Sekar.
Psychomédia avec sources : Broad Institute, New York Times.
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