Les relaxants musculaires (qui incluent les antispasmodiques et les antispastiques non-benzodiazépines) sont couramment prescrits dans le traitement de la lombalgie non spécifique (qui n'a pas de cause identifiable telle qu'une inflammation ou une maladie).
Mais les guides de pratique clinique fournissent des recommandations contradictoires quant à leur utilisation.
James H McAuley de l'University of New South Wales (Australie) et ses collègues ont réalisé une revue de la littérature scientifique afin d'étudier l'efficacité et la sécurité des myorelaxants par rapport à un placebo, aux soins habituels ou à l'absence de traitement chez les personnes souffrant de lombalgie non spécifique. Leur analyse a été publiée en juillet 2021 dans le British Medical Journal (BMJ).
Ils ont analysé 31 essais contrôlés randomisés impliquant un total de plus de 6 500 participants.
Ils ont établi qu'une différence d'au moins 10 points sur une échelle de 0 à 100 points pour la douleur et le handicap constituait le plus petit effet cliniquement significatif, ce qui est un seuil utilisé dans d'autres études sur la lombalgie.
Des études, dont la certitude des conclusions est de niveau très faible, ont montré que les antispasmodiques non-benzodiazépines pourraient réduire l'intensité de la douleur à court terme (deux semaines ou moins) chez les patients souffrant de lombalgie aiguë par rapport aux groupes de comparaison. Mais cet effet est faible, soit moins de 8 points sur une échelle de 0 à 100 points, et n'atteint pas le seuil cliniquement significatif.
Ces médicaments ont peu ou pas d'effet sur l'intensité de la douleur mesurée après 3 à 13 semaines et sur le handicap à tous les points de suivi (moins que 2 semaines ou plus).
Des données de faible et très faible certitude ont également montré que ces médicaments présentent un risque d'effets secondaires indésirables (généralement, étourdissements, somnolence, maux de tête et nausées).
Aucun essai n'a évalué l'effet des relaxants musculaires à long terme.
L'effet global modeste pourrait signifier que certaines personnes, mais pas toutes, retirent un bénéfice appréciable de ces médicaments, mentionnent les chercheurs.
Le degré de certitude des résultats des études analysées étant faible, des essais à grande échelle, contrôlées avec placebo, sont nécessaires pour lever les incertitudes entourant l'utilisation de ces médicaments contre les lombalgies, concluent les chercheurs.
« Nous encourageons les cliniciens à discuter de cette incertitude quant à l'efficacité et à la sécurité des relaxants musculaires avec leurs patients afin de leur permettre de prendre des décisions de traitement éclairées
», ajoutent-ils.
-
Lombalgies récentes : la meilleure recommandation selon Prescrire
-
10 médicaments ou classes de médicaments à éviter ou utiliser avec prudence en prenant de l'âge (AGS) (dont les relaxants musculaires)
Pour plus d'informations, voyez les liens plus bas.
Psychomédia avec sources : BMJ (communiqué), BMJ (étude).
Tous droits réservés.