Une étude française, publiée en juin dans la revue Nature Communications, montre que la perturbation chronique du rythme circadien pourrait rendre les tumeurs du cancer du sein plus agressives et favoriserait les récidives.
« Différentes études épidémiologiques menées ces dernières années ont permis de déterminer que moins de 10 % des cas seraient héréditaires et auraient une origine génétique
», indique le communiqué de l'Inserm.
Les différents facteurs de risques identifiés sont l'alimentation, la consommation d’alcool, la prise de pilule contraceptive très précoce ou très prolongée, les traitements hormonaux à la ménopause, la pollution de l’air ou des cycles lumière/obscurité modifiés, comme ceux que connaissent les travailleurs de nuit.
Dans cette étude, Hervé Acloque, chercheur en biologie cellulaire à l’Université Paris-Saclay (Inserm, INRAE) et ses collègues ont utilisé un modèle de souris qui développaient spontanément des tumeurs mammaires. Les animaux ont été soumis à un décalage horaire continu reproduisant expérimentalement un rythme de travail décalé (alternance de travail de jour et de nuit ou à cheval sur des périodes diurnes et nocturnes). Le dérèglement du rythme veille/sommeil avait bien un impact significatif sur le développement des tumeurs mammaires. Il augmentait la dissémination des cellules cancéreuses et la formation de métastases.
« Les perturbations chroniques du rythme circadien rendent le système immunitaire plus permissif à la dissémination des cellules cancéreuses en modifiant le micro-environnement tumoral.
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« Ainsi, l’augmentation de l’expression de la chimiokine Cxcl5 (une cytokine) dans les tumeurs, conduit à une infiltration accrue des cellules myéloïdes CXCR2 + qui favorise un microenvironnement immunosuppresseur. Ces effets négatifs peuvent être corrigés par l’utilisation d’un inhibiteur de la voie CXCR2/CXCL5 et donc limiter l’effet du stress circadien sur la progression tumorale.
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« Ces résultats expérimentaux renforcent les résultats d’études épidémiologiques montrant que les femmes pré-ménopausées exposées par leur travail à des rythmes décalés sur de longues périodes seraient particulièrement exposées à des cancers du sein plus agressifs
», concluent les chercheurs.
Pour plus d'informations sur les rythmes circadiens et la santé et sur le cancer du sein, voyez les liens plus bas.
Psychomédia avec sources : Inserm, Inserm, Nature Communications.
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