L'épidémie de COVID-19 causée par le coronavirus SARS-CoV-2 pourrait-elle s'atténuer avec l'été ?
L'Inserm (1) a publié, le 20 mai, un article faisant le point sur les connaissances portant sur la saisonnalité des coronavirus et plus particulièrement du SARS-CoV-2.
Certains virus sont associés à des pics épidémiques à certaines périodes de l’année. C'est le cas du virus influenza de la grippe et du poliovirus qui, en l’absence de vaccin, entraîne une augmentation du nombre de cas de poliomyélite en été et à l’automne. Le virus de la rubéole est associé à un nombre plus important d’infections au cours des mois d’avril et de mai.
De manière générale, une saisonnalité peut être observée pour la plupart des virus respiratoires. En l’absence de recul nécessaire, cette tendance est moins claire en ce qui concerne les virus émergents comme le SARS-CoV-2.
La saisonnalité des coronavirus
Une étude parue début avril dans le Journal of Infectious Diseases s’est penchée sur quatre des sept types de coronavirus connus pour infecter l’humain et responsables de pathologies respiratoires peu sévères. Les auteurs ont recensé 993 infections par ces virus aux Etats-Unis, entre 2010 et 2018. Toutes ces infections ont été observées entre les mois de décembre et mai, avec un pic au mois de janvier et février. Une autre étude publiée en 2018, portant sur les infections par le MERS-CoV au Moyen-Orient entre 2012 et 2017, montre qu’une certaine saisonnalité peut être observée, avec un pic entre avril et juin.
Pour ce qui est du SARS-CoV-2, une étude publiée dans le journal Science suggère une saisonnalité. S’appuyant sur les données disponibles portant sur la saisonnalité des coronavirus OC43 et HKU1 qui peuvent être à l’origine de rhinopharyngites (et dans certains cas, de pneumonies) les chercheurs ont modélisé la diffusion possible du SARS-CoV-2.
Les résultats suggèrent que ce virus peut causer des épidémies à tout moment de l’année en l’absence de mesures de distanciation sociale ou d’une immunité durable, mais que l’automne et l’hiver sont des saisons plus propices à une recrudescence importante du nombre de cas.
Facteurs climatiques et météorologiques
Plusieurs travaux sur la saisonnalité des virus suggèrent que le climat et les conditions météorologiques pourraient jouer un rôle. Dans les milieux tempérés, un climat froid et sec en hiver serait associé à une transmission plus importante de certains virus.
Une récente étude sur des modèles animaux publiée dans PNAS suggérait par exemple qu’un faible taux d’humidité ambiante favorisait les infections par le virus influenza.
Concernant le SARS-COV-2, les données sur les effets des variations météorologiques sur l’épidémie sont encore limitées. On peut de plus rappeler que le virus s’est propagé partout, notamment dans des pays au climat chaud et humide.
Facteurs démographiques et environnementaux
Les données ne permettent pas encore de bien cerner ces facteurs.
Facteurs comportementaux
Les pics épidémiques observés à l’automne et en hiver dans les milieux tempérés peuvent être liés au fait que les individus ont tendance à passer plus de temps en groupe dans des milieux confinés.
Saisonnalité dans l'activité du système immunitaire
Un affaiblissement du système immunitaire en hiver a notamment été rapporté.
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(1) Institut national français de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Texte réalisé avec le soutien de Cécile Souty, épidémiologiste à l’Institut Pierre Louis d’épidémiologie et de santé publique (Inserm/Sorbonne Université) et Laurent Lagrost Directeur de Recherche à l’Inserm au sein du laboratoire Lipides – Nutrition – Cancer (Inserm/Université de Bourgogne).
Psychomédia avec source : Inserm.
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