« On considère qu’un médicament est inapproprié si les risques sont supérieurs au bénéfice attendu, en particulier lorsque des alternatives thérapeutiques plus sûres existent pour la même indication.
»
L'étude a utilisé les critères de Beers de l'American Geriatrics Society pour identifier ces médicaments. Plus d’une centaine sont considérés comme inappropriés pour les personnes âgées.
Barbara Roux de l'INSPQ et ses collègues ont analysé des données de l'année financière 2014-2015 portant sur les personnes âgées de 66 ans et plus, couvertes par le régime public d’assurance médicaments du Québec et ne résidant pas dans un centre d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD).
Au cours de cette année, ces aînés ont consommé en moyenne 8,8 médicaments :
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1 personne sur 3 (36 %) utilisait entre 5 et 9 médicaments ;
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1 personne sur 5 (22,6 %), entre 10 et 14 médicaments ;
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plus d'une personne sur 6 (15,9 %), 15 médicaments ou plus.
Près de la moitié (49 %) de celles présentant des maladies chroniques ou leurs signes précurseurs ont reçu au moins un médicament potentiellement inapproprié.
Parmi les utilisateurs de ces médicaments inappropriés, la proportion de nouveaux utilisateurs était de 16 %. C'est-à-dire que la vaste majorité des aînés exposés à ceux-ci l’étaient déjà l’année précédente.
Parmi l’ensemble des utilisateurs de médicaments inappropriés, les cinq classes les plus utilisées étaient :
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les benzodiazépines (26,8 % des aînés ont eu au moins une délivrance de benzodiazépine, parmi l’ensemble de la population au cours de l’année d’étude) ; des benzodiazépines sont par exemple l'alprazolam (Xanax), le bromazépam (Lectopam…), le diazépam (Valium)… ;
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les inhibiteurs de la pompe à protons (20,5 %) ;
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les antipsychotiques (5,4 %) ;
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les antidépresseurs précisés dans la liste de Beers (tricycliques ou imipraminiques et la paroxétine ; 5,1 %) ;
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les sulfamides de longue durée d’action (traitement du diabète ; 3,6 %).
« Une amélioration des pratiques par une sensibilisation des professionnels de la santé et des patients est nécessaire afin d’optimiser la pharmacothérapie des aînés et de limiter l’usage des médicaments inappropriés, notamment l’usage des benzodiazépines et des inhibiteurs de la pompe à protons
», concluent notamment les auteurs.
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Psychomédia avec source : INSPQ.
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