Des plantes sont commercialisées avec la promesse qu'elles seraient « dépolluantes » et auraient la capacité « d’assainir chez soi ».
Mais si certains végétaux peuvent capter des composés gazeux en laboratoire, les résultats sont beaucoup moins probants dans des conditions de vie réelle, rapporte le magazine 60 Millions de consommateurs de l'Institut national français de la consommation.
« Non, les plantes en pot ne vont pas dépolluer l’air d'une pièce
», tranche Damien Cuny, professeur en écotoxicologie à la Faculté de pharmacie de Lille. Il a participé au programme de recherche Phytair qui, de 2004 à 2011, a étudié la faisabilité d’épurer l’air de pièces de vie grâce aux plantes.
« Certes, beaucoup de plantes ont la propriété d’absorber des polluants. Cela existe
», explique le professeur. Dans le cadre de Phytair, l’Université de Lille et le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) ont mené des expériences sur trois plantes : le lierre du diable (Scindapsus aureus), la plante araignée (Chlorophytum comosum) et le dragonnier de Madagascar (Dracaena marginata).
En laboratoire, ces plantes réussissent à capter du monoxyde de carbone, du benzène et du formaldéhyde, et ce avec plus ou moins d’efficacité, révélant des préférences des espèces pour certains polluants.
« En situation réelle, les résultats sont complètement différents
», indique le professeur. Ainsi, dans une pièce normalement ventilée et aérée, « les rendements ne permettent pas une élimination significative
» des polluants, conclut-il avec les autres auteurs du rapport Phytair.
En 2014, des chercheurs danois ont analysé les études réalisées en conditions réelles, pour conclure que les résultats de dépollution sont mitigés.
De son côté, l’Ademe considère à partir des résultats du programme Phytair que « l’argument “plantes dépolluantes” n’est pas validé scientifiquement. (Plantes vertes et pollution intérieure : conclusions de l'Ademe)
Quelles sont les plantes dépolluantes en laboratoire ? (Illustrations)
Pour plus d'informations, voyez les liens plus bas.
Psychomédia avec source : 60 Millions de consommateurs.
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