L’ADEME, l’INERIS et le CSTB (1) ont évalué les risques sanitaires liés à l’utilisation d’une dizaine de nettoyants multi-usages, produits pour l’entretien du sol et nettoyants pour les vitres, manufacturés et « faits maison » (avec du bicarbonate ou du vinaigre blanc), dans une maison expérimentale.
De son côté, le magazine 60 Millions de consommateurs a publié un hors-série, mai-juin 2019, intitulé « Maison saine : nettoyer sans polluer ».
Les résultats « suggèrent que les risques attribuables aux produits manufacturés ou “faits maison” testés peuvent être considérés comme faibles et les expositions domestiques les plus courantes comme non préoccupantes
», conclut l'étude.
«
Les produits industriels testés génèrent des expositions significativement plus fortes que les produits “faits maison” à certains composés organiques volatils, comme le formaldéhyde, l’acétaldéhyde, l’acétonitrile, l’acétone et l’isopropanol.En revanche, les produits “faits maison” génèrent des expositions significativement plus fortes pour le limonène (composé présent dans de nombreuses huiles essentielles, ajouté dans de nombreux produits pour son odeur d’agrume) et en acide acétique (acide présent dans le vinaigre). Par ailleurs, la présence d’huiles essentielles dans les produits “faits maison” contribue à augmenter assez fortement les émissions de substances à risques sanitaires potentiels.
Néanmoins, globalement, les produits “faits maison” émettent des quantités plus faibles de composés volatils que les produits manufacturés. Il convient toutefois de limiter l’ajout d’huiles essentielles au strict nécessaire. »
Des étiquettes peu claires
« Concernant les données de composition présentes sur les étiquettes des produits manufacturés, les indications fournies par les fabricants sont relativement parcellaires et regroupées autour de termes génériques tels que “parfums”, “biocides” ou “agents de surface”… ceci ne permet pas de connaitre les composants de manière précise ni de prévoir les émissions volatiles résultantes de l’utilisation des produits.
»
Les bonnes pratiques à adopter
« A ce jour, pour plus de la moitié des substances émises par les produits testés, il n’existe pas de données sanitaires permettant de mesurer leur toxicité. Aussi dans une logique de prudence, une diminution des expositions est préconisée, en particulier pour les personnes les plus sensibles : femmes enceintes, enfants, personnes souffrant de troubles respiratoires.
»
Certaines bonnes pratiques permettent d’atténuer les risques sanitaires :
Respecter les recommandations d’utilisation données par le fabricant ;
Aérer les pièces au moins 10 minutes pendant et après le nettoyage, en été comme en hiver ;
Rincer les surfaces nettoyées ;
Préférer des produits non parfumés ;
Réduire le nombre de produits utilisés simultanément ;
Proportionner le niveau d’utilisation aux besoins réels ;
Limiter la présence de personnes dans les pièces en cours de nettoyage, et en particulier des personnes sensibles ;
Utiliser, dans la mesure du possible, des moyens de nettoyage n’émettant pas de substances toxiques comme le nettoyage vapeur, les chiffons en microfibres ou humides.
Afin de minimiser les expositions aux substances de synthèse dont les effets peuvent être mal connus, il est recommandé aux personnes qui fabriquent leurs produits ménagers de limiter le nombre d’ingrédients et les quantités d’huiles essentielles. En effet, une odeur agréable ne signifie pas nécessairement qu’un produit est sain et/ou efficace.
De son côté, le magazine 60 Millions de consommateurs de l'Institut national français de la consommation juge la situation plus préoccupante. Il a testé plus de 100 produits d'entretien courants. « Allergènes en pagaille, molécules irritantes, désinfectants favorisant la résistance bactérienne… Clairement, les flacons censés nettoyer nos logements nuisent à notre santé et polluent l’environnement
», déplore le magazine. Il appelle à la mise en place d’« un étiquetage clair et immédiatement lisible pour les consommateurs
».
Pour plus d'informations sur la toxicité des produits nettoyants et sur les huiles essentielles, voyez les liens plus bas.
(1) L'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME), l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (INERIS) et le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB).
Psychomédia avec sources : Ademe, 60 Millions de consommateurs.
Tous droits réservés