Le tribunal administratif de Lyon a annulé, le 15 janvier, la décision de 2017 de l'Anses autorisant la mise sur le marché du Roundup Pro 360, un herbicide à base de glyphosate commercialisé par Monsanto, filiale depuis 2018 du géant allemand Bayer.
Le tribunal avait été saisi par le Comité de Recherche et d’Information Indépendantes sur le Génie Génétique (CRIIGEN).
Le tribunal a estimé notamment que l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'environnement (Anses) avait « commis une erreur d'appréciation au regard du principe de précaution ».
L'ONG Générations futures résume :
«
Malgré l’approbation de la substance active (glyphosate) par l’Union européenne, le tribunal a estimé que les études scientifiques et les expériences animales montraient que le Roundup Pro 360, préparation dont la toxicité est plus importante que celle du glyphosate, est un produit potentiellement cancérigène pour l’homme, suspecté d’être toxique pour la reproduction humaine et particulièrement toxique pour les organismes aquatiques. Il en a déduit que l’utilisation du Roundup Pro 360 porte une atteinte à l’environnement susceptible de nuire de manière grave à la santé humaine et a décidé d’annuler l’autorisation de mise en marché de ce RU Pro 360.»
« C'est une décision absolument majeure car elle devrait concerner tous les Roundup, le tribunal considérant que tous les produits contenant du glyphosate sont probablement cancérogènes », s'est félicité l'avocate du CRIIGEN, Me Corinne Lepage.
L'Anses a indiqué devant les juges administratifs que le Roundup Pro 360 a une composition « strictement identique » au Typhon, herbicide commercialisé par Adama et autorisé en France depuis 1996.
L'avis de l'Anses avait admis pour le Typhon, du fait de sa composition associant glyphosate et ammonium quaternaire, à « une toxicité plus importante que le glyphosate lui-même », le classant « toxique pour les organismes aquatiques ». Les juges en ont déduit que le Roundup Pro 360 avait les mêmes effets, rapporte l'AF) relayée par Le Figaro.
En novembre 2017, l'Union européenne avait renouvelé l'homologation du glyphosate pour cinq ans, mais le président Emmanuel Macron s'est engagé à le bannir en France d'ici 2021.
Europe-Écologie-Les Verts a également introduit un recours devant le tribunal administratif en 2018 contre les autorisations de mises sur le marché des produits contenant du glyphosate, en réclamant le réexamen en urgence de la dangerosité de cette substance par l'Anses, rapporte l'AFP.
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Psychomédia avec sources : Générations futures, Le Figaro (avec AFP).
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