Les retraits du marché de médicaments pour effets indésirables « sont souvent tardifs », rapporte la revue Prescrire dans son numéro d'avril.
Elle rapporte une étude publiée en 2016 dans la revue BMC Medicine. Igho J. Onakpoya de l'Université d'Oxford et ses collègues (1) ont analysé les « retraits de médicaments du marché ayant eu lieu entre 1953 et 2013, dans le monde, en raison d'effets indésirables jugés disproportionnés
».
462 médicaments ont été retirés en raison :
- d'effets indésirables mortels (25 %) ;
- d'hépatotoxicité (18 %) ;
- de réactions auto-immunes (17 %) ;
- de neurotoxicité (16 %) ;
- de cardiotoxicité (14 %) ;
- d'hématotoxicité (11 %) ;
- d'abus et dépendances (11 %) ;
- d'autres motifs (13 %).
« Le délai médian du retrait était d'environ 10 ans après la mise sur le marché d'un nouveau médicament.
»
«
Les retraits du marché en raison d'effets indésirables imposés par les agences reposent de moins en moins sur la seule notification spontanée, et sont plus souvent étayés par des études épidémiologiques et des résultats d'essais cliniques», rapporte Prescrire. «Ce qui implique un allongement du délai avant un éventuel retrait du marché.»«
(...) Sur les 81 médicaments retirés pour effets indésirables mortels, 38 % l'ont été dans l'année suivant la première mort imputée au médicament, 15 % dans les deux ans, et 47 % après plus de 2 ans.»Les retraits du marché pour effets indésirables mortels sont devenus plus rapides au cours du temps depuis les années 1950, mais surtout parce que les effets indésirables ont été connus plus précocement : les autorités pour leur part ne sont pas plus réactives. »
« Une évaluation rigoureuse des nouveaux médicaments sur le plan des bénéfices et des risques, et moins de précipitation pour les autoriser et les commercialiser, éviteraient aux patients des expositions inutiles et dangereuses
», estime Prescrire.
Nouvelle liste 2017 de 91 médicaments plus dangereux qu'utiles selon Prescrire
Pour plus d'informations sur la commercialisation des médicaments, voyez les liens plus bas.
(1) Carl J. Heneghan et Jeffrey K. Aronson.
Psychomédia avec sources : Prescrire, BMC Medicine.
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