Le GABA, un neurotransmetteur parfois utilisé en complément alimentaire, pourrait induire la régénération des cellules produisant l’insuline chez les personnes atteintes du diabète de type 1, selon une étude française publiée dans la revue Cell.
Patrick Collombat de l'Institut national français de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et ses collègues ont réalisé cette étude chez la souris et ont partiellement validé les résultats chez l’humain.
Le diabète de type 1 est caractérisé par la destruction sélective des cellules β pancréatiques produisant l’insuline, une hormone diminuant le taux de sucre dans le sang en cas d’apport alimentaire sucré.
Les chercheurs « avaient montré dans de précédents travaux qu’il était possible de recréer ces cellules β en modifiant génétiquement des cellules qui leur ressemblent : les cellules α productrices de glucagon. L’approche utilisée consistait en l’activation forcée d’un gène nommé Pax4 dans toutes les cellules alpha. Les résultats prouvaient aussi que ces cellules alpha étaient continuellement régénérées et converties en cellules bêta, conduisant à une augmentation massive du nombre de cellules bêta. Cependant, pour espérer un jour pouvoir transposer cette découverte à l’Homme, il fallait trouver un composé qui permette de recréer cette modification induite génétiquement
», car « il n’était pas possible d’agir de cette manière sur le patrimoine génétique d’un être humain
».
Dans cette nouvelle étude, les chercheurs ont démontré « que cet effet pourrait être induit sans aucune modification génétique, grâce au GABA, un neurotransmetteur présent naturellement dans l’organisme mais aussi disponible sous forme de complément alimentaire
».
Chez la souris, « le GABA induit la régénération continue, mais contrôlée, des cellules alpha du pancréas et leur transformation en cellules produisant de l’insuline. Les cellules ainsi générées sont fonctionnelles et peuvent soigner plusieurs fois un diabète induit chimiquement chez la souris
».
Chez l’humain, après 14 jours de culture des ilots de Langerhans (qui contiennent à la fois des cellules alpha et bêta) en présence de GABA, le nombre de cellules alpha productrices de glucagon diminuait de 37 % au profit d’une augmentation de 24 % des cellules productrices d’insuline.
Enfin, en transplantant l’équivalent de 500 ilots de Langerhans humains chez la souris, les mêmes résultats ont été obtenus en supplémentant quotidiennement l’alimentation des souris en GABA pendant un mois.
Ces résultats sont prometteurs quant à l’efficacité probable de cette solution pour l’Homme. Des essais thérapeutiques vont ainsi être prochainement initiés afin de déterminer si le GABA pourrait effectivement aider des patients atteints de diabète de type 1.
Psychomédia avec sources : Inserm, Cell.
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