Les sels d'aluminium des déodorants pourraient être en cause dans le cancer du sein, selon une étude suisse publiée dans l'International Journal of Cancer et relayée par la Tribune de Genève.
Dans une première étude publiée en 2012, Stefano Mandriota et André-Pascal Sappino, alors aux Hôpitaux universitaires de Genève, avaient établi que l’aluminium, à des doses 1500 à 100 000 fois inférieures à celles contenues dans les déodorants, altère et transforme, in vitro, les cellules mammaires humaines.
« Elles prenaient des caractéristiques qui ressemblaient aux cellules tumorales, précisent-ils. Alors que les cellules normales arrêtent de se multiplier dès qu’elles entrent en contact entre elles, celles-là poursuivaient leur multiplication, comme en cas de cancer. »
Dans la nouvelle étude, ces chercheurs, désormais installés à la Clinique des Grangettes, avec le soutien de la Ligue genevoise contre le cancer et une fondation privée genevoise, ont testé leur hypothèse sur l’animal. Ils ont utilisé des cellules mammaires de souris qu'ils ont exposées pendant 4 à 6 mois à des sels d’aluminium. Ces cellules ont ensuite été injectées à des souris. « Nous avons observé la même chose : à des doses très faibles, des tumeurs explosives, avec des métastases, apparaissaient. »
C’est une étape « clé » pour André-Pascal Sappino, qui souligne que 90 % des cancers sont liés à des facteurs environnementaux et que le cancer du sein « augmente dans nos sociétés, en particulier chez les femmes de moins de 50 ans. Là, nous avons un suspect important. Désormais, les éléments à charge s’accumulent mais il va falloir alourdir le réquisitoire. »
« Il nous faut comprendre les mécanismes : pourquoi les cellules mammaires sont-elles aussi sensibles aux sels d’aluminium ? C’est très mystérieux. Nous avons quelques pistes. Par ailleurs, nous devons effectuer des expériences qui se rapprochent encore plus de ce qui se passe chez l’humain. Par exemple, en appliquant directement sur les glandes mammaires de souris des préparations contenant de l’aluminium. » L’équipe prévoit présenter ses prochains résultats dans deux ans.
Les auteurs estiment détenir suffisamment d’éléments pour recommander de renoncer aux déodorants contenant de l’aluminium. Ceux sans aluminium représentent moins que 10 % du marché et sont généralement moins efficaces mais certains sont meilleurs que d’autres, mentionnent les chercheurs.
Psychomédia avec source : Tribune de Genève.
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