Environ un accident vasculaire cérébral (AVC) sur quatre est précédé de signes d'alerte, nommés « accident ischémique transitoire » (AIT). Dans 12 à 20 % des cas, cet AIT est suivi d’un AVC au cours des trois mois qui suivent.
Une prise en charge médicale dans les 24 heures suivant un AIT diminue de moitié le risque de survenue d’un AVC, selon une étude française publiée dans le New England Journal of Medicine (NEJM).
Les symptômes d'un AIT sont les mêmes que ceux d’un AVC. Ils sont de survenue brutale. Mais au lieu d’être durables, ils sont brefs et réversibles. La personne récupère très vite, généralement au bout de quelques secondes à quelques minutes.
Des signes d’accident ischémique transitoire sont notamment :
- une faiblesse ou une paralysie d’un membre (main, bras ou jambe) ou de la face ;
- une perte de la sensibilité d’un bras, d’une jambe ou de la face ;
- un trouble de la parole (une incapacité soudaine à prononcer ou à trouver les mots, une difficulté d’articulation) ;
- une perte de la vue d’un œil ou des deux yeux ;
- un trouble de l’équilibre.
De (rares) nouvelles « cliniques médicales » dédiées spécifiquement à la prise en charge de ces AIT permettent de réduire le risque d'AVC. En France, une première clinique « SOS-AIT » a été créée en 2003 à l’hôpital Bichat (AP-HP, Paris). Les patients peuvent bénéficier d’une prise en charge immédiate, dans les 24 heures qui suivent leurs symptômes. Tous les examens nécessaires sont réalisés en moins de trois heures. À l’issue de ce bilan, 70 à 75 % des patients rentrent chez eux avec une ordonnance de traitement préventif, 25 à 30 % nécessitent un traitement immédiat, et sont hospitalisés sur place.
En 2007, l'équipe de Pierre Amarenco, qui dirige la clinique, démontrait qu’une prise en charge ultraprécoce permettrait de réduire de 80 % le risque d’AVC ultérieur.
Dans l'étude publiée dans le NEJM, Pierre Amarenco et ses collègues ont analysé les résultats de la prise en charge ultra-rapide des AIT dans 61 cliniques de 21 pays des 5 continents. Au total, 4 789 patients ayant présenté un signe d’AIT ont été inclus, entre 2009 et 2011. Près de 80 % d’entre eux ont pu bénéficier d’une prise en charge dans les 24 heures suivant leurs symptômes. Le risque d’AVC de ces personnes, prises en charge très tôt, a chuté à 6,2 %, un an après leur AIT. Soit un risque diminué de plus de moitié.
Des résultats qui plaident en faveur d’un développement de ces structures SOS-AIT en France, souligne le chercheur. Il n’en existe que deux à ce jour, à Paris et Toulouse. Au Royaume-Uni, environ 200 structures équivalentes ont été créées à partir de 2008.
Voyez, de la même équipe française : Nouvelle procédure de traitement d'urgence des AVC (2009).
Psychomédia avec sources : NEJM, Le Monde.
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