Lors d'un accident vasculaire cérébral (AVC), l’administration d'oxygène, au moyen d'un simple masque, pourrait prévenir des séquelles, suggère une étude menée par des chercheurs français, anglais et allemands, publiée dans la revue Brain.
L’AVC se produit en raison de l’obstruction (AVC dit ischémique) ou de la rupture (AVC dit hémorragique) d’un vaisseau qui transporte le sang, et donc l’oxygène, au cerveau.
Les traitements lors d'un AVC visent à restaurer la circulation sanguine après obstruction aiguë d’une artère cérébrale (forme d’AVC la plus fréquente) et donc oxygéner le cerveau le plus tôt possible après le début des symptômes.
Si ces traitements réussissent souvent à désobstruer les vaisseaux et sauver les tissus cérébraux encore viables, ils ne peuvent sauver les tissus déjà endommagés. Un tissu en manque d’oxygène mais encore viable se nécrose rapidement si la circulation sanguine n’est pas rétablie rapidement.
De plus, des formes plus mineures d’AVC tels les accidents ischémiques transitoires (AIT), ne sont pas des indications à ces traitements du fait du rétablissement spontané de la circulation, et donc de leur bonne récupération spontanée. Néanmoins, ces accidents mineurs causent aussi des lésions cérébrales. Un objectif majeur est donc, dans tous les cas, de protéger le tissu encore viable jusqu’à ce qu’il soit à nouveau irrigué et réoxygéné.
Le groupe de chercheurs dirigé par Jean-Claude Baron de l'Inserm a testé, chez la souris, l’hypothèse que l’oxygénothérapie normobare (100 % d’oxygène délivré par un simple masque facial) empêche le développement des lésions cérébrales dans un modèle mimant un AVC avec rétablissement spontané précoce de la circulation sanguine.
Ce traitement prévenait quasi complètement la perte neuronale et l’inflammation des tissus chez ces animaux, et de façon complète les déficits sensori-moteurs, suite à l’ischémie cérébrale. (Il s'agit ici d'une préservation des tissus viables non encore endommagés et non pas d'une restauration de tissus endommagés)
L’utilité de ce traitement simple à mettre en œuvre et peu coûteux devra être prouvée par des essais randomisés chez l'humain.
Il serait très facile à mettre en œuvre chez des personnes ayant un AVC, ce dès le transport en ambulance. Il serait également envisageable de le mettre en œuvre à domicile, avant l’arrivée des secours, chez les personnes à haut risque d’AVC, grâce à une formation minimale de celles-ci et de leurs conjoints, dit-il.
L'AVC, rappellent les chercheurs, est une urgence médicale absolue qui nécessite d’appeler le Samu (15) ou le numéro d’urgence européen (112), 911 pour le Québec, pour une prise en charge immédiate.
Psychomédia avec source : Inserm.
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