L'anti-épiléptique valproate (acide valproïque, Dépakine, Micropakine, Dépakote, Dépamide et génériques) a entraîné au moins 450 malformations congénitales en France depuis 2006, selon une estimation de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) publiée le 23 février.
Ces chiffres résultent d'une extrapolation des données obtenues dans la région Rhône-Alpes. Le médicament est commercialisé au pays depuis 1967.
L’avocat Charles Joseph Oudin, qui représente l'association des victimes du médicament APESAC, estime que le nombre de victimes est plutôt de 400 cas par an, rapporte Le Point, car l'Igas ne recense que les troubles physiques, et pas les troubles du neurodéveloppement, alors que « dans presque un cas sur deux le fœtus risque de souffrir de troubles de type autisme
».
Son cabinet traite pas loin de 800 dossiers de victimes, a-t-il indiqué sur France Info.
Les prescriptions de valproate chez les femmes en âge de procréer (15-49 ans) ont baissé de 25 % entre 2006 et 2014, précise le rapport de l'IGAS, passant de 125 000 en 2006 à 93 000 en 2014, dont 56 000 traitées pour des troubles bipolaires.
L’IGAS dénonce l’« inertie » des autorités sanitaires françaises et du laboratoire Sanofi, qui commercialise le produit.
D’après Marine Martin, présidente de l'association d'aide aux parents ayant pris de la Dépakine, plus de 30 000 enfants ont pu être exposés au médicament depuis le début de sa commercialisation en 1967, rapporte France Info.
Selon l’Agence du médicament (ANSM), ce médicament présente des risques d'environ 10 % de malformations (cardiaques, becs de lièvre, etc.) et jusqu’à 30 à 40 %, de troubles neuro-développementaux (autisme, retards psychomoteurs…). Ce dernier risque n’est connu que depuis les années 2000 alors que celui de malformations congénitales a commencé à être identifié dès les années 1980, rapporte Le Monde.
La Haute Autorité de santé (HAS) rappelle dans « une fiche mémo » les risques et les alternatives à ce médicament chez les filles, adolescentes, femmes en âge de procréer et femmes enceintes ayant un trouble bipolaire ou une épilepsie.
Fin septembre, le parquet de Paris a ouvert une enquête sur les conditions d’autorisation et de commercialisation du médicament.
Psychomédia avec sources : IGAS, Le Monde (avec AFP), France Info, Le Point, ANSM.
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