Dans un rapport remis à la Direction Générale de la Santé, des chercheurs de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) ont évalué l'efficacité de l'hypnose dans le traitement de plusieurs pathologies.
L’hypnose, précisent-ils, n’est ni un état de vigilance ni un état de sommeil, mais un état modifié de conscience.
À l’échelle biologique, des techniques d’imagerie cérébrale ont mis en évidence des modifications de l’activité de certaines régions cérébrales lors de suggestions chez une personne sous hypnose.
Sont distingués trois types d'hypnose médicale :
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l’hypnoanalgésie qui est utilisée comme méthode antalgique ;
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l’hypnosédation qui couple l’hypnose à des produits anesthésiques ;
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l’hypnothérapie à visée psychothérapeutique.
En plus de ces pratiques, le rapport s’intéresse à la technique de l'EMDR – « Eye Movement Desensitization and Reprocessing » ou « désensibilisation et retraitement par mouvements oculaires » - car elle fait intervenir certaines pratiques issues de l’hypnose. Elle a été développée pour traiter le syndrome de stress post-traumatique.
En France, le terme d’hypnothérapeute n’est pas protégé et les formations à l’hypnose sont dispensées autant par les universités (diplômes non reconnus par l’ordre des médecins) que par des associations ou des organismes privés.
L’étude menée par Bruno Falissard et ses collègues (1) a analysé 52 essais cliniques portant sur l'hypnose ainsi que 17 essais concernant l’usage de l’EMDR.
Les études, concluent-ils, confirment le potentiel de l'hypnose pour le traitement du syndrome du côlon irritable. Des séances régulières d’hypnothérapie limiteraient les symptômes digestifs.
Elles montrent aussi que, grâce à l’hypnose, l’usage de médicaments antalgiques ou sédatifs peut être réduit lors d'interventions chirurgicales sous anesthésie locale ou générale.
Les données actuelles, rapportent-ils, n’assurent pas l’avantage de l’hypnose par rapport aux traitements classiques du syndrome de stress post-traumatique, mais l’EMDR aurait fait ses preuves. Les thérapies cognitivo-comportementales centrées sur le traumatisme et l’EMDR seraient même les plus efficaces des psychothérapies dans ce cas.
Mais les données actuelles sont insuffisantes pour la majorité des autres applications de l’hypnose telles que la prise en charge de la douleur pendant l’accouchement, la prévention de la dépression post-partum, la schizophrénie, le sevrage tabagique et les soins dentaires chez l’adulte et l’enfant.
Aucun effet indésirable grave ne paraît attribuable à l’hypnose.
Le rapport recommande la « création d’un système de surveillance pour recueillir les données issues du terrain, mais surtout pour éviter le risque inhérent à tout recours alternatif aux thérapeutiques non conventionnelles : celui de retarder ou d’entraver l’accès à des soins conventionnels qui seraient par ailleurs nécessaires
».
Pour plus d'informations, voyez les liens plus bas.
(1) Juliette Gueguen, Caroline Barry et Christine Hassler
Psychomédia avec sources : Inserm (communiqué), Inserm (rapport).
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