40 familles ont déposé une plainte au tribunal de grande instance de Clermont-Ferrand contre le laboratoire pharmaceutique français CSP, distributeur pour la France du vaccin Meningitec, rapporte Doctissimo. Elles relient des symptômes graves chez leur enfant à la vaccination avec des lots défectueux du vaccin, entre avril et décembre 2014.
Ce vaccin, sur le marché depuis 2002, est recommandé depuis 2010 au calendrier vaccinal, de 2 mois jusqu'à 24 ans, pour prévenir la méningite C. Cette souche, rapporte Le Parisien, affecte environ 550 personnes en France chaque année, particulièrement des adolescents et jeunes adultes, et se révèle mortelle dans 15 % des cas.
Une demande de retrait du marché de ces vaccins a été lancée par les autorités sanitaires en septembre 2014. CSP avait informé l’Agence du médicament (ANSM) de la contamination par des particules de 21 lots. Un rappel a également été organisé au niveau européen.
L’ANSM précisait alors dans un communiqué que ce rappel était effectué « à titre de précaution ». « La présence de ces particules pourrait en effet induire des réactions locales (rougeurs ou gonflement au site d’injection) voire des effets généraux (fièvre). L’apparition de ces effets indésirables surviendrait dans les premières heures ou jours après la vaccination ».
Le laboratoire, rapporte Doctissimo, précise actuellement que les lots concernés ont été contaminés par des particules d’oxyde de fer et d’acier oxydé. Un problème qui serait « lié au mode d’élaboration des vaccins qui utilisent ces particules ».
Mais les 40 familles, majoritairement de l’ouest de la France (39 nourrissons et un adulte de 24 ans qui a développé une maladie auto-immune), rapportent des symptômes plus graves qu’ils relient à cette vaccination : forte fièvre, agitation, irritabilité, éruptions cutanées, troubles de digestion, diarrhées continues… « Ne pouvant déterminer la cause de ces troubles, les pédiatres consultés n’ont pu que constater la proximité entre la vaccination avec ces lots contaminés de Meningitec et l’apparition des troubles », précise M° Emmanuel Ludot qui représente les familles.
« Les analyses d’urines effectuées sur les enfants de mes clients », dit-il, « ont également révélé la présence de plomb » en quantités « particulièrement importantes ».
M° Ludot s’interroge sur le « caractère tardif de l’alerte », puisque 6 mois au moins se sont écoulés entre la mise en vente et la demande de retrait des lots contaminés. « 22 familles se sont vues délivrer un vaccin issu d’un lot contaminé après l’émission de l’alerte en septembre 2014, et ce, jusqu’en décembre », précise-t-il.
Pourtant, il est prévu que lorsque le pharmacien scanne le code-barres d’un médicament, un message d’alerte apparaisse sur l’écran pour indiquer que le lot dont il fait partie fait l’objet d’un rappel. Interrogés sur la question, certains pharmaciens expliquent qu’ils étaient au courant de l’alerte, mais qu’« on » leur avait précisé que le retrait était juste à titre préventif, qu’il n’y avait aucun risque pour les vaccinés, etc.
« Nous espérons que l’enquête permettra de faire la lumière sur 3 points clés : la négligence à la mise en œuvre du retrait effectif des lots concernés ; la “tardiveté” de l’alerte et la contamination elle-même » explique M° Ludot.
Deux autres alternatives au Meningitec en France sont le Neisvac (laboratoire Baxter) et le Menjugatekit (laboratoire Novartis), mentionnait l'ANSM dans son communiqué de septembre 2014.
Psychomédia avec sources : Doctissimo, Le Parisien, ANSM.
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