Les prématurés hospitalisés dans les unités de soins intensifs néonataux sont exposés à des niveaux dangereux d'une substance chimique se dégageant du matériel médical, alerte une étude publiée dans le Journal of Perinatology.
La substance, le DEHP ou phtalate de di(2-éthylhexyle), est utilisée pour augmenter la flexibilité de nombreux dispositifs en plastique. Ces dispositifs, à base de polychlorure de vinyle (PVC), incluent notamment la plupart des tubes intraveineux, cathéters, sondes endotrachéales et poches de produits fluides et sanguins.
Le DEHP ne se lie pas chimiquement au PVC et est ainsi capable de s'infiltrer dans les fluides et les tissus du corps avec lesquels il est en contact.
Eric B. Mallow et Mary A. Fox de l'Université Johns Hopkins ont analysé les articles scientifiques sur le DEHP et ses risques. Alors que presque toute l'attention publique sur les effets sur la santé des phtalates a été centrée sur leur rôle comme perturbateurs endocriniens, des études sur l'animal montrent qu'ils exposent aussi à l'inflammation, cause des dommages au foie et interfère avec le développement des poumons, du cerveau et des yeux. Des études cliniques confirment que certains de ces effets se produisent aussi chez les patients des unités de soins intensifs néonataux.
L'exposition quotidienne au DEHP peut être 4000 fois supérieure à celle souhaitée pour empêcher un type de toxicité pour la reproduction masculine, et 160 000 fois plus élevée que souhaitée pour prévenir les blessures au foie.
L'étude montre que l'exposition quotidienne pour un prématuré pesant environ 2 Kg (4 livres) peut atteindre 16 mg/kg par jour. Les principales sources sont les produits sanguins et les sondes endotrachéales placées dans les voies respiratoires pour soutenir la respiration avec un ventilateur.
Le DEHP est le seul phtalate approuvé pour les dispositifs médicaux aux États-Unis, et son utilisation n'est pas régulée. Pourtant le DEHP et plusieurs autres phtalates sont régulés et limités à l'état de traces dans les jouets pour enfants et les articles de puériculture.
Les chercheurs estiment qu'il serait possible de remplacer les dispositifs qui contiennent du DEHP par des alternatives qui n'en contiennent pas.
Psychomédia avec sources: Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health, Journal of Perinatology
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