Google a dévoilé, le 28 octobre, un nouveau projet de recherche en santé visant à utiliser des nanoparticules pour diagnostiquer des maladies comme le cancer le plus précocement possible.
Ce projet, développé à l'unité de recherche Google X, combine des nanoparticules magnétiques qui entreraient dans la circulation sanguine via une pilule avalée, se fixeraient à des marqueurs de maladies, et seraient rappelées et décodées par un capteur porté au poignet.
L'ambition, rapporte la BBC, est de surveiller constamment le sang pour identifier les traces de maladies longtemps avant que des symptômes physiques apparaissent.
En juillet dernier, avait été annoncé le projet Baseline visant à dresser un portrait génétique et moléculaire d'un corps en santé. Un tel portrait est nécessaire pour détecter les anomalies.
Cette nouvelle annonce fait aussi suite au développement de lentilles de contact qui mesurent les niveaux de glucose, la participation à Calico, une société dédiée à la recherche anti-vieillissement et, souligne BBC, à 23andMe qui propose des kits de tests génétiques personnels.
Les nanoparticules donnent la possibilité d'explorer le corps au niveau moléculaire et cellulaire, explique le Dr Andrew Conrad qui dirige le projet.
Elles pourraient être adaptées pour se fixer à des cellules cancéreuses ou des fragments d'ADN cancéreux. Ou elles pourraient détecter des marqueurs de plaques graisseuses sur le point de se libérer de la paroi des vaisseaux sanguins (pouvant ainsi provoquer une crise cardiaque ou un AVC). Elles pourraient aussi surveiller en permanence des substances chimiques dans le sang.
Ensuite, ces particules, du fait qu'elles seraient magnétiques, pourraient être rappelées dans la vascularisation superficielle du poignet au moyen d'un bracelet, où elles pourraient révéler "ce qu'elles ont vu
". Les nanoparticules non-attachées se déplaceraient différemment dans un champ magnétique de celles agglomérées autour d'une cellule cancéreuse. En théorie, l'analyse de leurs mouvements par logiciel pourrait fournir un diagnostic.
Une force de Google pour la réalisation d'un tel projet est son expertise dans l'analyse de mégadonnées ("big data").
Ce projet a été rendu public, bien que n'étant qu'un parmi d'autres, car Google cherche à établir des partenariats.
Comme le mentionne le Pr Paul Workman, directeur de l'Institute of Cancer Research de Londres, une préoccupation qui vient à l'esprit face à un tel projet est celle de la problématique des risques de faux-positifs, de surdiagnostics, de sur-traitements et d'hypocondrie.
Psychomédia avec source: BBC
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