Le 3 juillet, la Direction de santé publique (DSP) de l'Agence de santé et des services sociaux de Montréal a fait le point sur la vague d'intoxications et de décès liés à la consommation de drogues de rue. 53 cas d'intoxications sévères sont survenus en mai et en juin, dont 18 décès.

Les personnes touchées sont âgées entre 20 et 65 ans. Certaines d'entre elles sont des consommateurs occasionnels. Comparativement, de 2000 à 2009, une moyenne de 1,3 décès dû à une surdose de drogues par injection était rapportée par période de 4 semaines.

Ces cas sont survenus chez des personnes qui consomment de l'héroïne, de la cocaïne ou des comprimés contrefaits par injection, par voie nasale ou par inhalation. Trois quarts de ces décès seraient liés à une consommation par injection.

La DSP soupçonne toujours que les produits ont été additionnés de Fentanyl, un analgésique 100 fois plus puissant que la morphine. Impossible toutefois de confirmer cette piste tant que les analyses de laboratoire ne seront pas complétées, ce qui devrait survenir en août.

Le Fentanyl est beaucoup plus concentré que les autres opiacés. Il est mesuré en microgrammes (un millionième de gramme), tandis que la plupart des autres opiacés sont mesurés en milligrammes (un millième de gramme), a expliqué la pharmacienne Félice Saulnier à CBC News. Cela signifie qu'il y a beaucoup moins de place à l'erreur.

Une différence de quelques microgrammes peut passer d'un dosage correct à une dose mortelle. Si les utilisateurs d'opiacés qui ne connaissent pas le fentanyl utilisent le même volume qu'ils le feraient avec l'héroïne, la dose est mortelle. Or, les utilisateurs ne savent pas ce qu'ils consomment.

Dans au moins un cas, rapporté à CBC News par la Dre Sophie Gosselin urgentiste au Montreal General Hospital, les analyses sanguines ont montré la présence de fentanyl.

La DSP recommande aux personnes qui consomment des drogues d'être vigilantes à des changements dans l'apparence de la drogue, de ne pas consommer seules, de réduire leur dose, de s'injecter plus lentement et de contacter le 911 dès l'apparition de tout signe ou symptôme inhabituel.

Illustration : Des affiches sont diffusées dans une cinquantaine de restaurants et de bars de Montréal.

Psychomédia avec sources: ASSS de Montréal, Le Devoir, CBC News
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