La Société Suisse de Médecine Interne Générale (SSMI) a lancé, le 14 mai, une campagne, intitulée Smarter Medicine, qui recommande d'abandonner certaines interventions médicales qui "ne présentent pas d’avantage mesurable pour le patient et dont le risque peut dépasser le bénéfice potentiel
".
LA SSMI souhaite ainsi favoriser des décisions appuyées par des évidences scientifiques et à encourager le dialogue et le partage des décisions avec le patient.
Elle établit une liste "Top 5
" de tests et prescriptions à éviter :
Un bilan radiologique chez un patient avec des douleurs lombaires non-spécifiques depuis moins de 6 semaines.
"Une lombalgie est considérée comme non-spécifique en l’absence de signes d’alarme, tels qu’un déficit neurologique sévère ou progressif, ou une suspicion de processus malin ou infectieux. Un bilan radiologique dans la lombalgie non-spécifique ne modifie pas le pronostic du patient, mais augmente l’exposition aux radiation et les coûts."
Le dosage du PSA pour dépister le cancer de la prostate sans en discuter les risques et bénéfices avec le patient
"Les résultats des essais cliniques sont contradictoires sur les bénéfices du dépistage par PSA. Les hommes devraient comprendre les risques de sur-diagnostic et de traitement superflus, ainsi que les conséquences des interventions en cas de dépistage positif. Le dépistage ne devrait pas être fait au-delà de l’âge de 75 ans."
La prescription d’antibiotiques en cas d’infection des voies aériennes supérieures sans signe de gravité
"La grande majorité des infections des voies aériennes supérieures sont des infections virales, contre lesquelles les antibiotiques sont inefficaces."
Une radiographie du thorax dans le bilan préopératoire en l’absence de suspicion de pathologie thoracique
"Elle n’apporte aucun changement dans la prise en charge et l’évolution du patient asymptomatique."
La poursuite à long terme d’un traitement d’inhibiteurs de la pompe à proton (médicaments anti-reflux) pour des symptômes gastro-intestinaux sans utiliser la plus faible dose efficace
"L’indication du traitement doit être régulièrement revue avec les patients en raison du risque d’effets secondaires, y compris à long terme. A noter que cette recommandation est également valable pour le traitement d’antagonistes des récepteurs histaminiques H2."
Au Québec, l’Association médicale du Québec (AMQ) a aussi dressé une liste de 5 interventions (différente) qui sont souvent inutiles dans le cadre de sa campagne Choisir avec soin.
Psychomédia avec source: Société Suisse de Médecine Interne Générale.
Tous droits réservés