Le Réseau Environnement Santé (RES) salue "le "rapport courageux
" du 8 avril de l'Agence française de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) sur l'évaluation des risques du bisphénol.
Par bien des points, estime le RES, ce rapport "révolutionne l’expertise institutionnelle en dépit des pressions qui ont pu s’exercer sur l’ANSES
", notamment:
- revue systématique de la littérature au lieu de ne considérer que les études issues de l’industrie;
- reconnaissance du paradigme toxicologique spécifique à la perturbation endocrinienne, dont priorité accordée à la protection du fœtus ;
- interprétation des incertitudes scientifiques en faveur d’une approche de précaution plutôt que de l’inaction et du statu-quo réglementaire.
Le rapport aboutit au calcul de valeurs toxicologiques de référence entre 5 000 et 20 000 fois inférieures à la Dose Journalière Admissible (DJA) toujours défendue par l’EFSA (Autorité Européenne de Sécurité des Aliments); des valeurs tellement faibles qu’elles ne peuvent être atteintes que par une interdiction progressive des usages du bisphénol A.
"Le rapport de l’ANSES confirme donc l’option réglementaire engagée par la France et invite à son extension à d’autres applications comme les tickets de caisse ou les bonbonnes d’eau en polycarbonate des bureaux et établissements publics.
"
L’ANSES invite les industriels à se détourner des autres substances de la famille des bisphénols. "Le bisphénol S (BPS) est déjà employé comme alternative dans les papiers thermiques tandis que plusieurs marques de biberons ont adopté le polyéthersulfone (PES) qui est à base de BPS
", s’inquiète Yannick Vicaire, chargé de mission au RES. "Les consommateurs ne pourront avoir confiance que lorsque l’industrie chimique cessera ce petit jeu cynique où un toxique chasse l’autre et adoptera une vraie approche globale de chimie verte pour concevoir des produits dépourvus de PE (perturbateurs endocriniens).
"
Communiqué du RES : Bisphénol A : un rapport courageux de l’ANSES disqualifie la DJA fixée par l’EFSA
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