Francisco Lopez-Jimenez et Karine Sahakyan de la Mayo Clinic de Rochester ont analysé les données concernant 12 785 hommes et femmes, âgés en moyenne de 44 ans, représentatives de la population américaine suivies pendant 14 années pendant lesquelles 2,562 décès, dont 1,138 de cause cardiovasculaire, sont survenus.
Les personnes qui avaient un indice de masse corporelle (tenant compte de la grandeur et du poids) correspondant au poids normal (voyez quel est votre IMC) mais un rapport entre la circonférence de la taille et celle des hanches élevé (85% chez les femmes et 90% chez les hommes) avaient le plus grand risque de décès.
Elles avaient un risque de décès par maladie cardiovasculaire 2,75 fois plus élevé et de décès de toute cause 2,08 fois plus élevé que celles ayant un IMC et un rapport taille-hanche (RTH) normaux (groupe de référence). Comparativement, les personnes obèses avec un RTH élevé avaient un risque de décès par maladie cardiovasculaire 2,34 fois plus élevé que le groupe de référence et les personnes obèses avec un RTH normal, 1,41 fois plus élevé.
Graphique: Association entre les combinaisons de l'IMC et de l'obésité centrale et la mortalité cardiovasculaire.
Chez les personnes obèses, une partie du risque est tempérée par la distribution des graisses, note Lopez-Jiminez. Les graisses abdominales sont associées à la résistance à l'insuline (disposant au diabète) et d'autres facteurs de risque alors que les graisses situées sur les hanches et les jambes joueraient un rôle protecteur, explique Sahakyan. Les personnes de poids normal avec une obésité centrale ont aussi tendance à avoir une moins grande masse musculaire.
Une analyse de la littérature scientifique, publiée en 2010, indiquait que les tissus graisseux autour de la taille sont plus actifs métaboliquement pour emmagasiner et libérer les graisses en réponse aux besoins quotidiens, libérant ainsi plus de lipides dans le sang. Les graisses abdominales libèrent aussi des cytokines qui favorisent l'inflammation alors que les graisses situées ailleurs libéreraient des hormones bénéfiques.
Pour les personnes de poids normal avec une obésité abdominale, la façon de réduire leur risque est de perdre du poids et de développer leur masse musculaire en améliorant leur alimentation et en étant actif physiquement, soulignent les chercheurs.
À l'inverse de la présente étude qui montre une atteinte de la santé métabolique chez des personnes de poids normal, une étude canadienne publiée en 2011 montrait un métabolisme en santé chez certaines personnes obèses. Les chercheurs proposaient une nouvelle mesure du risque lié à l'obésité, laquelle comportait 4 stades.
Les études doivent se poursuivre pour mieux comprendre les facteurs qui déterminent la distribution des graisses dans l'organisme. Chez les femmes notamment, la répartition des graisses a tendance à changer à la ménopause, ces dernières se situant davantage à la taille.
Psychomédia avec sources: European Society of Cardiology, US News (HealthDay). Tous droits réservés.