À la suite d'une récente grande étude qui montrait, encore une fois, que les compléments de vitamines et minéraux ne sont pas nécessairement bénéfiques pour la santé mais peuvent aussi être dommageables, des experts interviennent pour aider à comprendre ces résultats.
Une opinion, généralement émise, est qu'il ressort d'un ensemble d'études que si les carences en différentes vitamines et minéraux sont nocives, les excès peuvent l'être aussi (1). Et, ce point de vue amène à remettre en question certaines hypothèses le rôle des oxydants (les radicaux-libres) dans le vieillissement et le développement des maladies, explique le Dr Toren Finkel, directeur du Centre de médecine moléculaire des Instituts nationaux de la santé américains, interrogé par AFP.
Alors qu'il est considéré depuis une quarantaine d'années que les radicaux libres accélèrent le vieillissement en endommageant les cellules, cette notion est de plus en plus remise en cause depuis une dizaine d'années.
Des fonctions utiles des radicaux libres sont soupçonnées. Ils pourraient notamment signaler aux cellules une inflammation, mentionne le Dr. Finkel. Et, le concept d'équilibre entre oxydants et antioxydants émerge de plus en plus.
- Par exemple, une étude publiée en janvier 2010 montrait que trop de super-aliments riches en antioxydants (haricots, myrtilles -bleuets- , canneberges...) pourrait causer un déséquilibre entre antioxydants et pro-oxydants. Certains changements apportés par les antioxydants ne sont pas bénéfiques lorsqu'une personne prend de l'âge, disaient les chercheurs. Ils éliminent des substances chimiques qui agissent comme vasodilatateurs, tel que le peroxyde d'hydrogène, et cela nuit à la capacité de l'organisme de fournir l'oxygène aux muscles.
- Autre exemple, une étude canadienne, publiée en décembre 2010, remettait sérieusement en question la théorie selon laquelle les radicaux libres accélèrent le vieillissement. Les chercheurs ont créé des vers mutants produisant plus de radicaux libres. Plutôt que de vivre moins longtemps, ils ont, au contraire, vécu plus longtemps. Et, plus est, l'administration d'antioxydants mettait fin à la longévité accrue. Ce qui confirmait les résultats d'une étude britannique publiée en 2008.
(1) Or, ce sont justement les personnes qui se nourrissent relativement bien et ne souffrent pas de carences ou peu qui prennent le plus de compléments, rapportent des experts.