Une étude canadienne, publiée dans PLoS Biology, remet en question la théorie, qui prévaut depuis plus de 40 ans, selon laquelle les radicaux libres accélèrent le vieillissement en endommageant les cellules; dommages que préviennent les antioxydants en combattant ces radicaux libres.
Pour tester la théorie, Siegfried Hekimi et Wen Yang de l'Université McGill ont créé des vers mutants produisant plus de radicaux libres. Plutôt que de vivre moins longtemps, ces vers ont, au contraire, vécu plus longtemps. Et, plus est, l'administration d'antioxydants mettait fin à la longévité accrue.
Les chercheurs ont par la suite imité l'effet bénéfique apparent des radicaux libres en traitant des vers ordinaires au Paraquat, un herbicide qui entraîne l'augmentation de la production de radicaux libres. Les vers vivaient plus longtemps après cette exposition. Le Paraquat, toxique pour les humains et les animaux, est proscrit en Union européenne et son usage est limité dans plusieurs autres pays.
« Des expériences supplémentaires sont nécessaires pour découvrir exactement comment ces données pourraient modifier notre théorie sur le vieillissement », dit le professeur Hekimi. « Il est clair que les radicaux libres y contribuent, mais pas de la façon dont nous avions l'habitude d'y penser. »
Une étude britannique, publiée en 2008 dans la revue Genes and Development, mettait également en doute la théorie des radicaux libres du vieillissement en montrant que des vers modifiés pour présenter des pouvoirs antioxydants rehaussés ne vivaient pas plus longtemps.
Par ailleurs, une étude danoise analysant 67 recherches, publiée en 2008 dans la revue The Cochrane Library, montrait que les compléments alimentaires antioxydants ne réduisaient pas la mortalité et que certains (la vitamine A, la bêta-carotène et la vitamine E) pouvaient l'augmenter.
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Université McGill
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