Le ministère de la santé a annoncé le 11 juillet l'interdiction de la vente au public de "poppers", en vertu d'une réglementation sur les stupéfiants. Un décret en date du 29 juin stipule que "l'offre et la cession au public des produits, à l'exception des médicaments, contenant des nitrites d'alkyle aliphatiques, cycliques ou hétérocycliques et leurs isomères sont interdites".
Leur consommation était en hausse ces dernières années, surtout chez les jeunes.
L’enquête Escapad indique qu'en 2008, 13,7% des jeunes de 17 ans déclaraient en avoir déjà consommé contre 2,4% en 2000. Selon le Baromètre Santé 2010, les poppers sont les produits le plus couramment expérimentés après l’alcool, le tabac et le cannabis : 5,3 % des personnes âgées de 18 à 64 ans déclarent les avoir expérimentés contre 3,9 % en 2005. Ils sont notamment utilisés pour améliorer les performances sexuelles.
Apparus à la fin des années 70, les « poppers » sont des préparations liquides très volatiles, destinées à être inhalées, contenant des nitrites. Depuis un décret de 1990, les poppers contenant des nitrites de pentyle ou de butyle sont interdits à la vente en France. D'autres, à base de nitrites d’amyle ou de propyle, étaient encore autorisés. Ils étaient disponibles dans certains établissements (sex-shops, saunas, clubs et bars gays) et par internet. En 2007, un décret avait pour objectif d’élargir le cadre d'interdiction en incluant les nitrites d’amyle ou de propyle et leurs isomères mais il a été annulé en Conseil d'Etat en 2009.
Les nitrites produisent des vapeurs d’oxyde nitrique (NO) inhalés pour leurs effets euphorisant de courte durée (quelques minutes). Ils provoquent la relaxation des fibres musculaires lisses entraînant une dilatation des vaisseaux (vasodilatation cérébrale, périphérique et génitale), une hypotension artérielle et une accélération du rythme cardiaque.
Ils induisent également la transformation de l’hémoglobine en méthémoglobine impropre au transport de l’oxygène dans le sang, pouvant provoquer cyanose et hypoxie. D’autres effets sont: sensations de chaleur, tachycardies, céphalées, nausées, vomissements, atteintes occulaires, malaises et collapsus cardiovasculaires (effondrement de la pression sanguine) pouvant conduire au décès.
- Une étude de l'Inserm publiée en 2010 dans le New England Journal of Medicine montrait qu'ils seraient à l’origine de pertes visuelles prolongées (plusieurs mois).
Psychomédia avec sources: Libération, Le Monde
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