Une série d'études supervisées par l'OMS montre que les grands utilisateurs de téléphones cellulaires ont un risque plus élevé de développer des tumeurs cérébrales, rapporte The Daily Telegraph.
Une analyse préliminaire des résultats montre un risque significativement accru de certaines tumeurs du cerveau "relié à l'utilisation des téléphones portables sur une période de 10 ans ou plus" dans certaines études. Dr Elisabeth Cardis qui a dirigé l'étude, baptisée Interphone, a indiqué que le rapport inclurait un message de santé publique.
"En absence de résultats définitifs et à la lumière d'un certain nombre d'études qui, quoique limitées, suggèrent un effet possible des radiations de radiofréquences, des précautions sont importantes", considère Dr. Cardis. "Je suis donc globalement en accord avec l'idée de restreindre leur usage par les enfants, quoique je n'irais pas aussi loin que leur interdiction car ils peuvent être des outils très importants, non seulement en cas d'urgence, mais aussi pour maintenir le contact entre les enfants et leurs parents, jouant ainsi un rôle rassurant", a-t-elle précisé.
"Les moyens pour réduire l'exposition (utilisation de kits mains-libres et utilisation modérée) sont aussi intéressants."
Le projet Interphone incluait des études dans 13 pays qui interrogeaient des personnes atteintes de tumeurs et des personnes en santé pour vérifier si leur utilisation du téléphone cellulaire différait. Environ 12,800 personnes ont été interrogées entre 2000 et 2004.
Six études sur 8, dont The Daily Telegraph a pu consulter les résultats, ont montré une augmentation du risque de gliome (la tumeur cérébrale la plus fréquente), l'une d'elle montrant un risque accru de 39%.
Deux des 7 études sur le neurinome de l'acoustique (une tumeur bénigne d'un nerf entre l'oreille et le cerveau) rapportaient un risque plus élevé. Selon une étude suédoise, il était 3.9 fois plus élevé. Un résumé indique toutefois qu'un lien définitif ne peut être établi à cause de difficultés de mémoire des participants.
Une étude israélienne montrait que les utilisateurs étaient environ 50% plus susceptibles de souffrir de tumeurs de la parotide (glande salivaire).
Le projet Interphone, indique The Daily Telegraph, a été critiqué pour avoir inclus des personnes qui ne faisaient qu'un appel par semaine et pour avoir exclu les enfants, ce qui, considèrent certains experts, pourrait amener une sous-estimation des risques.
Le document final, financé partiellement par l'industrie, a été retardé car ses auteurs discutent sur la façon de présenter les conclusions. Mais il a été soumis à une revue scientifique et sera publié avant la fin de l'année, indique le quotidien.
Psychomédia avec source:
Daily Telegraph