Quatre mille personnes ont manifesté hier, à Mortain (France), leur opposition au projet de ligne très haute tension Cotentin-Maine. Ils réclament une étude sur son impact sanitaire. "Non à la THT, notre santé n'est pas à vendre", clamaient-ils. Trente-cinq des soixante-quatre communes concernées refusent qu'elle passe chez eux, au nom du principe de précaution.
Vivre sous une ligne haute tension est un enfer, indique une recherche "certes pas scientifique, mais citoyenne" réalisée par le Criirem auprès de 2800 Normands, affirme la coordination interrégionale Stop-THT.
Cette enquête, réalisée auprès de 6000 personnes en Mayenne, en Ille-et-Vilaine et dans La Manche, montre que les riverains seraient plus déprimés (15,8 % contre 7,9 % pour la population non exposée), sujets aux vertiges (18,1 % contre 10,3 %), à l’irritabilité (50,6 % contre 34,9 %), aux perturbations du sommeil (51,5 % contre 36,2 %), aux maux de tête, ...
Alors que le transporteur national d'électricité, RTE, remet en cause la crédibilité scientifique de ce rapport, le Criirem souligne qu’il ne s’agit pas d’une étude épidémiologique mais d’une enquête citoyenne visant à alerter les pouvoirs publics pour entamer une véritable enquête épidémiologique. Plusieurs scientifiques auditionnés par les parlementaires ont rappelé que la plupart des études scientifiques menées sur le sujet n'avaient pas mis en évidence d'effets des lignes THT sur la santé.
L'enquête du Criirem a aussi révélé des anomalies dans les élevages, telles que l’agressivité ou l’irrégularité de la quantité de lait produit. Ces résultats se rapprochent, souligne le Criirem des conclusions du Rapport du Ministère de l’Agriculture et de la Pêche, « Influence sur les élevages, des champs électromagnétiques induits par les lignes électriques à haute tension » de décembre 1998.
Psychomédia avec sources:
Le Monde
Développement durable le journal
Ouest France