Les nanoparticules ajoutées à une variété, rapidement croissante, de produits tels que les écrans solaires, les cosmétiques et le diesel peuvent poser des risques majeurs pour la santé selon le Conseil des académies canadiennes. Ces substances minuscules pourraient pénétrer dans les cellules et interférer avec les processus biologiques selon le rapport rendu public cette semaine.
Le Conseil a été mandaté par Santé Canada et plusieurs agences fédérales d'étudier l'état des connaissances sur ces nouvelles substances et les changements requis pour leur réglementation. Le rapport conclu qu'il n'y a pas de données adéquates pour permettre l'évaluation du risque posé par les nanomatériaux actuels et en émergence.
Les nanomatériaux sont des substances fabriquées par l'homme qui se mesurent en nanomètres, c'est-à-dire sont d'une taille d'un millionième de millimètres. Ils peuvent être plus petits que le virus du rhume, qui mesure entre 80 et 120 nanomètres.
La variété de produits contenants des nanomatériaux à laquelle les Canadiens sont exposés n'est pas complètement connue. Mais le nombre de ces articles qui entrent au Canada en provenance des États-Unis seulement est estimé à au moins 517, selon un rapport d'Industrie Canada.
Les scientifiques ont façonné ces nouvelles substances en les assemblant atome par atome, créant des matériaux qui ont des propriétés différentes des matériaux conventionnels constitués des mêmes matières - tout comme le diamant et le graphite sont tous deux composés de carbone mais ont des propriétés entièrement différentes.
Un exemple typique des applications des nanotechnologies en médecine est une recherche, publiée ce mois-ci dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences, qui montrait que des nanoparticules permettaient de diminuer des doses de médicaments anticancer de 95% sans réduction de l'effet thérapeutique.
Mais étant donné que les impacts des nanomatériaux sur les êtres vivants sont très peu compris, le rapport du comité dirigé par Pekka Sinervo de l'Université de Toronto recommande que les régulateurs pèchent par excès de prudence chaque fois qu'il y a des raisons de douter de la sécurité des nouvelles substances, ce qui donnerait le temps aux scientifiques de mieux comprendre les risques, le cas échéant, qu'ils posent.
Bien que de nouvelles lois ne soient pas nécessaires pour traiter spécifiquement de ces nouveaux matériaux, considèrent les rapporteurs, ils mettent en garde contre des lacunes dans les règlements qui peuvent permettre à certains composés d'échapper à un examen détaillé.
PsychoMédia avec source:
Globe and Mail
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