Une analyse de la structure de connectivité du cerveau chez des personnes atteintes de schizophrénie, publiée dans la revue Human Brain Mapping, montre les zones affectées par la maladie et les faiblesses de leur réseau de connexions.
Alessandra Griffa et ses collègues de l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) ont comparé la topographie des zones cérébrales et la structure des connexions chez 16 personnes schizophrènes et 15 personnes en santé.
"La difficulté avec la schizophrénie, c’est qu’elle ne provoque pas des lésions localisées mais qu’elle affecte plusieurs régions du cerveau et leurs connexions
", explique la chercheuse.
Pour les identifier, les chercheurs ont utilisé une technique d’IRM (IRM du spectre de diffusion) qui permet de calculer la diffusion des molécules d'eau dans la substance blanche (les fibres nerveuses) du cerveau, et de tracer les faisceaux de connexions entre les différentes aires corticales. En d’autres termes, elle permet de voir le connectome, soit le réseau de connectivité cérébrale.
Chez les schizophrènes, 26 régions sont affectées. Cela signifie qu’environ 30% de l’ensemble des nœuds du réseau cérébral sont concernés. Ces parties atteintes se situent aussi bien dans les régions centrales que périphériques et incluent la région fronto-pariétale, souvent impliquée dans les processus cognitifs. «Toutefois, on ne peut pas conclure à une association claire entre les aires affectées et les troubles liés à la schizophrénie tels que les problèmes cognitifs», prévient la chercheuse.
La structure de la matière blanche (les fibres nerveuses) et de la myéline (qui protège les fibres nerveuses, assurant ainsi une transmission correcte) se trouve altérée dans les parties atteintes. La conséquence est d’abord la présence de connexions moins efficaces. Obligées de contourner les parties atteintes, les connexions doivent trouver d’autres chemins, plus longs, et sont ainsi moins efficientes. Le réseau de connexions se trouve de ce fait plus décentralisé chez les personnes schizophrènes.
Ces altérations structurelles et la topologie décentralisée des parties atteintes pourraient constituer un des mécanismes principaux de la schizophrénie, estiment les chercheurs.
Illustration : En jaune, les régions cérébrales dont la connectivité est affectée chez les personnes schizophrènes. Source : Patric Hagmann/CHUV.
Psychomédia avec source: EPFL
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